La Caverne du Dragon

La Caverne du Dragon se situe sur le Chemin des Dames, sur le territoire de la commune d'Oulches-la-Vallée-Foulon. Il s'agit d'un lieu stratégique lors de la Première Guerre mondiale et plus précisément lors de l'offensive Nivelle, pendant la bataille des observatoires.

Ce sont les Allemands qui, lors de leur occupation de la caverne, l'ont surnommée la caverne du Dragon (Drachenhöhle en allemand). Les flammes et étincelles des mitrailleuses, sortant des entrées de la caverne au cours des combats, leur faisaient penser aux flammes crachées par les dragons depuis leurs grottes (du mythe des Nibelungen).

La caverne est à l'origine une carrière souterraine, d'une superficie de 3 hectares située à 14 mètres de profondeur, creusée au Moyen Âge dans le calcaire du plateau du Chemin des Dames. Ses pierres ont notamment servi à la construction de l'abbaye de Vauclair. Les galeries servirent ensuite d’annexe à la "Ferme de la Creute" construite au même endroit. Quand la guerre éclate, la Ferme de la Creute et celle d’Hurtebise sont tenues par les Français jusqu’à la violente offensive allemande du 25 janvier 1915 dont l’objectif est de s’approprier ce secteur et ses souterrains, idéalement placés d’un point de vue stratégique.  

Ces carrières, ou creutes, que l'on retrouve en Somme comme dans l'Aisne, ont été utilisées comme casernes souterraines, abris, postes de secours, pour accueillir des états-majors ou bien, comme c'est le cas ici, comme poste défensif avancé. 

La Caverne du Dragon est en effet située à proximité de l'isthme de l'Hurtebise, c'est-à-dire là où le plateau est le plus étroit. En outre, sa position en rebord de plateau offre un large panorama sur la vallée de l'Aisne.

Lorsque les Allemands enlèvent la Caverne du Dragon aux Français, au tout début du conflit, ils prennent un avantage stratégique sur leur adversaire.

Le refuge constitue un point d’accroche à l’abri des intempéries pour 600 hommes.  L’endroit permet de porter des avancées et des replis lors d’attaques "surprises" sur le Chemin des Dames, cette route mythique de la crête, dont on doit l’aménagement, sur plusieurs dizaines de kilomètres, sous le règne du roi Louis XV, et, qui, depuis son plateau, surplombe la vallée de l'Aisne et celle de l'Ailette (Nord).

 Protégés du froid, malgré une forte teneur en humidité (90%) et une température moyenne de 12°C, les allemands transforment la Caverne en une caserne de fortune équipée des meilleures infrastructures et technologies du moment : groupe électrogène, réseaux électrique et téléphonique, bloc médical, postes de tirs, périscope, station de pompage (puits d’eau), dortoirs et même une chapelle et un cimetière… Quelques éléments, témoins de ces temps reculés, sont pour l’heure toujours visibles.

Lors des visites, en certaines zones, des isolateurs et autres marquages sont là, présents, pour rappeler au public de passage ce que fut la vie en cet endroit…

 Dehors c'est l'horreur, plusieurs centaines de milliers de morts! A l'intérieur les parois protègent des tirs, des lance-flammes, et des attaques au gaz, l’endroit est agrandi, la terre de déblaiement répartie sur le sol, afin de ne pas éveiller l’attention de l'ennemi à l’extérieur, par un rejet de composants de couleur blanche. Les faces internes de la grotte s’enjolivent de souvenirs à connotations religieuse ou profane.

Dessins ou messages réalisés au noir de fumée (bougie, briquet...) et gravures au couteau tapissent plafonds et murs des galeries.

La grotte peut contenir un bataillon entier. Les Allemands l’électrifient, installent le téléphone, forent un puits, aménagent une chapelle et creusent des galeries pour assurer une connexion avec les postes arrières. Le 25 juin 1917, la Caverne est reprise par les Français. Ce succès militaire fait suite aux terribles pertes françaises de l’offensive Nivelle et c’est une aubaine pour la presse qui est en mal d’épisodes victorieux. Les journaux en font un récit héroïque sans doute un peu monté en épingle mais il n’en reste pas moins que 340 Allemands sont faits prisonniers ce jour-là. 

 

Aujourd'hui, la Caverne du Dragon a été aménagée par le conseil général de l'Aisne en un espace muséographique consacré à la Première Guerre mondiale à côté de l'ancien musée.

Christian Lapie a édifié, en 2007 dans le cadre des commémorations du 90e anniversaire, un groupe de sculptures nommé la Constellation de la douleur en hommage aux tirailleurs sénégalais.

Dans le cadre de la Mission du centenaire, le président de la République François Hollande a inauguré le 16 avril 2017 une sculpture en bronze, recréée par Haïm Kern sur la terrasse agrandie de l'espace muséographique.

La caverne est inscrite au titre des monuments historiques en 2006.

Visité en 2024.

 

Chem. des Dames, 02160 Oulches-la-Vallée-Foulon

Accès payant

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Caverne_du_Dragon

https://aisne.com/territoireterre-memoire/1914-1918-grande-guerre/premiere-guerre-mondiale-dans-laisne/caverne-dragon-100-ans-dhistoire-decouvrir

https://horizon14-18.eu/la-caverne-du-dragon.html

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