D'Andemantunnum à Langres

Ayant une histoire plusieurs fois millénaire, son site défensif occupé depuis le Néolithique était considéré au XVIIe siècle comme n'ayant jamais été pris : « La ville est dans une assiette renversée si avantageuse et habitée d’un peuple si guerrier qu’elle passe pour la pucelle du pays ». Langres étant restée fidèle à la couronne de France, le roi a octroyé à ses habitants les privilèges de la Noblesse avec le droit de lever une armée pour se défendre et l'exemption de tous les impôts royaux.

 

Langres, installée sur un promontoire de calcaire bajocien, occupe une position remarquable, sur le flanc septentrional du seuil de la Bourgogne, à l’extrémité sud-est du Bassin parisien. Le site surplombe la vallée de la Marne à l’est, la vallée de la Bonnelle à l’ouest, et domine la dernière partie navigable de la Marne. Seule la partie sud, ouverte sur le plateau de Langres, ne possède pas de défenses naturelles. Langres est l’antique capitale des Lingons, dont le territoire est restitué à partir des limites des diocèses médiévaux. La cité lingonne s’étend sur quatre départements actuels : l’extrémité sud-est de l’Aube au nord, le sud de la Haute-Marne à l’est, la Côte d’Or orientale au sud, et l’est de l’Yonne, à l’ouest. D’un point de vue administratif, le territoire lingon appartient à la Gaule Celtique, puis est rattaché à la Gaule Belgique après la conquête romaine. Langres occupe alors une position stratégique sur le réseau viaire mis en place par Agrippa : il s’agit d’un noeud routier, au même titre que Lyon et Reims.

Durant la Protohistoire, Langres et son territoire occupent une position de choix, au sein des réseaux d’échanges de la France orientale, et aux confins de plusieurs régions dynamiques : la Bourgogne, la Lorraine, la Franche-Comté et la Champagne. Au moment de la conquête des Gaules, les Lingons apparaissent comme l’un des plus importants peuples de la Gaule du Centre-Est. Ils sont évoqués à plusieurs reprises par Jules César dans son ouvrage La Guerre des Gaules, mais le nom de leur capitale n’est pas indiqué. D’après les mentions figurant dans le texte de César, les Lingons semblent relativement en retrait par rapport aux événements liés à la conquête romaine.

Le nom antique de Langres, Andemantunnum, ou Andemantunum, apparaît dans les itinéraires antiques et sur plusieurs bornes milliaires. La mention la plus ancienne (abrégée en AND), datée de 43 apr. J.-C., figure sur les bornes de Choilly et Sacquenay. D’autres occurrences du nom sont connues, pour des dates plus tardives.

Le toponyme Andemantunnum se décompose en deux parties, -tunnum (site de hauteur) et Andema, dont le sens pose problème (Frézouls dir. 1988, p. 375). À la fin du IIIe s., la ville apparaît dans les sources sous le nom de Lingonae ou civitas Lingonum, par référence au nom du peuple indigène. Elle en garde un arc de triomphe qui fut incorporé dans l'enceinte édifiée vers le IVe siècle autour de la ville haute. Cette enceinte, plusieurs fois agrandie pour englober de nouveaux quartiers, ne put sauver la ville des Barbares qui auraient mis à mort l'évêque saint Didier.

Les arguments topographiques, la présence de la capitale de cité gallo-romaine et l’abondant mobilier gaulois recueilli lors des travaux urbains effectués dans l’agglomération langroise ont conduit, dès le XIXe s. au moins, à localiser l’oppidum des Lingons sous l’actuelle ville de Langres 

Du Ve au IXe siècle, les évêques l'abandonnent.

Après un bref déclin résultant des invasions barbares, Langres recouvre sa prospérité dès la renaissance carolingienne, en dépit des raids dévastateurs des Normands de 888 à 894. L'influence politique grandissante malgré la réforme grégorienne, le développement économique et le rayonnement culturel de l'évêché de Langres à la faveur des renaissances médiévales successives font de Langres une puissante cité du Moyen Âge classique, héritière de la Civitas des Lingons.

Visité en 2025.

 

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Langres

https://journals.openedition.org/gallia/1534

La porte gallo-romaine de Langres

Réemploi dans l'enceinte moderne

Tête de Mars en marbre (Ie - IIIe siècle)

Découverte à la sous-préfecture de Langres

Représentant sans doute un empereur, cette statue fut découverte à Langres vers 1660. En Italie ou en Gaule, le lieu de sa réalisation n’est pas connu mais elle fut très certainement commandée pour un édifice public. Offerte au roi Louis XIV pour orner les jardins de Versailles, le sculpteur François Girardon (1628-1715) lui ajouta une tête et des bras. Cette œuvre majeure du patrimoine antique langrois n’a intégré les collections du musée qu’en 1980 sous la forme d’un dépôt du musée du Louvre.

Base de mur en gros appareil gallo-romain

Monument funéraire découvert à Langres en 1626 (Ie-IIe siècle )

Cette mosaïque a été découverte en 1986 lors de fouilles faites à l’occasion de l’extension du Musée d’Art et d’Histoire. Recouvrant une surface d’environ 58 m2, elle ornait le sol de la salle à manger, appelé triclinium, d’une somptueuse habitation du début du IIe siècle de notre ère.
La représentation des cratères, des œnochoés et des coupes renvoie au motif principal figurant Bacchus jeune, reconnaissable à ses attributs : le thyrse et la panthère.

Artefacts mérovingiens trouvés à Langres et dans la région

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