Elle est édifiée entre 1150 et 1196 au centre du quartier canonial. Elle est dédiée à saint Mammès, martyr de Cappadoce au IIIe siècle. Son style conjugue harmonieusement les volumes romans bourguignons et gothiques avec ses voûtes d'ogives, sa façade occidentale reconstruite au XVIIIe siècle se distinguant par son style classique.
La cathédrale relève du style dit clunisien, qui est développé à Cluny III, construite entre 1088 et 1130. En effet, l'abbaye de Cluny était immunitaire, ce qui fait qu'elle ne dépendait pas de l'évêque. La réutilisation du style de Cluny à la cathédrale de Langres peut signifier une diffusion esthétique des motifs dans la région, mais aussi certainement une volonté de se rapprocher des papes par le biais de Cluny. Le plan général de l'édifice, roman, est beaucoup plus modeste que celui de Cluny III, et ce malgré l'importance du diocèse. Un chœur en plein cintre est entouré d'un déambulatoire. Le transept unique est saillant. La nef se compose d'un vaisseau central et de deux collatéraux. La cathédrale de Langres est donc loin des dimensions exceptionnelles de Cluny III.
L'élévation est directement inspirée de Cluny. La cathédrale présente de la même manière trois niveaux, avec des grandes arcades en arc brisé, un niveau d'arcatures sous combles obscur et des baies hautes, uniques, brisées. Comme à Cluny, les niveaux sont séparés par une importante corniche mais celle-ci, n'intervient plus, comme à Cluny, dans l'équilibre des forces. Enfin, les supports sont inspirés de Cluny : un pilastre sur fort dosseret est entouré de deux colonnettes, ce qui correspond au support du deuxième niveau de Cluny III.
Il n'y a plus non plus, comme à Cluny, différenciation des supports en fonction des niveaux. Le pilastre porte à la naissance des voûtes un chapiteau pseudo-corinthien. Le vocabulaire pseudo antique inspiré de Cluny se retrouve également au niveau des arcatures sous combles, où un pilastre, cette fois cannelé et surmonté d'un chapiteau pseudo-corinthien, soutient la corniche.
En résumé, la cathédrale de Langres utilise le vocabulaire dérivé de l'Antique qui était présent à Cluny III.
Reconstruite en 1768, l'imposante façade néo-classique se compose de deux tours encadrant un avant-corps sommé d'un fronton. Celui-ci est surmonté de deux statues monumentales représentant la Synagogue (à gauche) et l'Eglise (à droite). Chacun des trois niveaux est scandé par des colonnes ou des pilastres aux ordres dorique, ionique et corinthien. Durant la Révolution, certains éléments de décor ont été détournés de leur symbole initial. Ainsi, au-dessus du portail nord (à gauche), la mitre et la crosse épiscopales ont été transformées en bonnet phrygien et en faisceau de licteur.
L’intérieur mêle habilement les dernières influences romanes bourguignonnes (volumes, élévation, décor) aux premières et timides pratiques gothiques (voûtement, contrebutement).
Chef-d’œuvre de la Renaissance, la chapelle de la Sainte-Croix, située du côté gauche de la nef, date de 1549 : sa voûte en berceau à caissons sculptés, son autel et son dallage en faïence polychrome de Rouen sont remarquables.
Deux galeries d’architecture gothique du XIIIe siècle forment le cloître ; aujourd’hui siège de la bibliothèque municipale.
À l’intérieur les proportions sont grandioses : long de 94 mètres, le sanctuaire a une largeur de 43 mètres au transept et s’élève à 23 mètres dans la nef.
La cathédrale Saint-Mammès fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862.
Visité en 2025.
4 Pl. Jeanne Mance, 52200 Langres
Accès libre
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-Mamm%C3%A8s_de_Langres
https://www.bienvenue-hautemarne.fr/sit/langres-cathedrale-saint-mammes-pcucha052v500311/
Retable Renaissance dans le collatéral nord. Marbre, XVIe siècle.
Il illustre des scènes de la Passion.
Le transept nord et l'absidiole qui abrite l'autel Saint-Didier.
Au mur, la tapisserie «Saint Mammès prêchant l'Évangile aux bêtes sauvages» 1544.
Le maître-autel est installé dans la croisée du transept.
Derrière le Christ en croix du XIXe siècle, le chœur et l'abside de la cathédrale Saint-Mammès font replonger le visiteur au XIIe siècle.
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