Les alignements de Kerzerho forment le plus important site mégalithique breton après Carnac. Il compte 250 menhirs !
Durant l'été 2020 nous avions déjà visité les alignements de Kerzerho sur la commune d'Erdeven. Curieusement un des géants de Kerzerho était ceint d'une palissade.
Le site correspond à un alignement principal qui s'étire d'ouest en est sur environ 2,70 km, mais au sud du site de Mané Bras, il forme un coude à 120° est sur environ 300 m de longueur puis reprend son orientation initiale jusqu'à son extrémité orientale. L'ensemble des alignements regroupe environ 1 100 menhirs mais des blocs ont été enlevés autrefois par des paysans lors de la mise en culture des parcelles et par des carriers venus s'approvisionner en pierres. L'alignement principal est morcelé dans sa longueur en plusieurs tronçons, interprétés parfois comme autant d'alignements distincts (Kerzerho, Kerjean, Kerbernès, Mané-Braz, Coët er Blei et Bovelane) et comporte aussi plusieurs autres menhirs plus ou moins isolés.
Kerzerho, nom de deux hameaux du Morbihan, à Erdeven et à Languidic. Variantes : Kerzéro, Kerzreho, Kerserho. C'est un toponyme formé sur le breton ker (= hameau), le second élément étant plus obscur : A. Deshayes propose un éventuel nom de personne dérivé de serc'h (= amour).
Kerzerho ouest:
L'extrémité occidentale est traversée par la route départementale RD 781 en direction du bourg de Plouharnel. Elle comporte 165 menhirs, répartis sur dix files plus ou moins parallèles, dont quatre à cinq plus longues, sur plus d'une centaine de mètres de long et sur 60 m de large au maximum. Elle concentre la plus grande partie des menhirs. Il est probable qu'elle était précédée, côté ouest, par une enceinte mégalithique, qui aurait été détruite lors de la construction de la route.
Géants de Kerzerho et table du sacrifice:
Ce petit alignement secondaire est situé à 75 m nord de l'extrémité occidentale. Il comporte 23 menhirs, dressés ou couchés, dont 3 dépassent les 6 m de hauteur connus sous le nom de « géants de Kerzerho ». Quant à celui qui est couché, il s'agit de la Table des Sacrifices: ses aspérités ont fait jouer l'imagination populaire. On dit que les druides immolaient de jeunes enfants à la pleine lune et faisaient ruisseler leur sang, tachant le menhir...
Le Grand menhir foudroyé a été touché par la foudre en 1947. C’est sans doute une grande première mondiale. Ou tout du moins française. Le menhir géant qui menaçait de se fendre en plusieurs blocs après avoir été frappé par la foudre, a été consolidé. Un échafaudage a été dressé autour du menhir. Des sangles sécurisent les blocs fragilisés. Et les deux sculpteurs opèrent quasi à cœur ouvert pour consolider le géant dont on verra toujours les fissures.
Un échafaudage a été dressé autour du menhir. Des sangles sécurisent les blocs fragilisés. Et les deux sculpteurs opèrent quasi à cœur ouvert pour consolider le géant dont on verra toujours les fissures. Première étape : percer huit trous de 32 mm de diamètre, à différents niveaux du menhir. Les spécialistes utilisent une carotteuse diamant à eau. Résultat : pas de vibration et donc pas de risque d’éclatement, mais une vitesse d’exécution plutôt lente. Il nous faut huit heures pour faire un mètre.
Reste à planter les huit broches, des barres de laiton d’un mètre de long et de 30 mm de diamètre, pesant entre 10 et 12 kg chacune. Comme des mikados, décrit Laure d’Hauteville, architecte des Bâtiments de France, conservatrice du monument. Les trous d’entrée sont bouchés avec de la chaux. La colle et la résine ont été exclues car elles peuvent migrer dans la pierre. Et le laiton a été choisi pour sa robustesse et sa tenue dans le temps. Dans 2 000 ans, ça sera encore là, glisse Solen Moreau.
Selon Z. Le Rouzic, « le plus élevé des menhirs de la ligne Nord a été relevé à l'envers, la pointe devrait être dans le sol et le menhir devrait être dans l'alignement des autres. ». Ce petit alignement comporte deux originalités : outre son orientation nord-sud, l'une des pierres comporte une gravure du type « écusson » finement ouvragée, seul exemple d'art pariétal indiscutable connu dans les alignements mégalithiques de la région.
L'extrémité occidentale des alignements fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862 et en 1884 d'une restauration par Félix Gaillard, qui en donnera une description détaillée en 1892, restauration mal faite selon Zacharie Le Rouzic.
Visité en 2025.
60 Rue des Menhirs, 56410 Erdeven
Accès libre
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alignements_de_Kerz%C3%A9rho
https://www.ouest-france.fr/bretagne/erdeven-56410/morbihan-comment-soigner-un-menhir-geant-7101015
Les mégalithe de Carnac et des rives du Morbihan classés au patrimoine mondial de l'Unesco
Le dossier de candidature élaboré par l'association Paysages des Mégalithes de Carnac et du sud Morbihan a intégré la liste des sites classés au titre du patrimoine mondial, depuis le 12 juillet 2025 !
La région de Carnac et des rives du Morbihan, n’est pas le seul endroit en Bretagne, ni même en France, où des monuments mégalithiques sont visibles.
Cependant l’ancienneté des sites, la quantité de monuments, la diversité des structures représentées dont certaines ne se retrouvent nulle part ailleurs (dolmen coudés), la monumentalité des trois tumuli exceptionnels (Mané er Hroeck, Mont-Saint-Michel et Tumiac), la singularité et l’abondance des gravures retrouvées (à Gavrinis par exemple), la richesse archéologique des objets qui ont été trouvés dans les sites… en font un ensemble véritablement unique au monde.
Ces différents éléments combinés ont contribué à créer, il y a des milliers d’années, un paysage symbolique tourné vers les littoraux.
Le projet de classement était porté par Yves Coppens, immense scientifique, mondialement connu, l’un des découvreurs de Lucy, longtemps considéré comme le squelette d'australopithèque le plus ancien de l'humanité, paléontologue de renom mais aussi amoureux des mégalithes de Carnac, jusqu’à juin 2022, date à laquelle il nous a quittés.
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