« Une ville romaine conservée tout entière, comme si les habitants venaient d'en sortir un quart d'heure auparavant ! » Visitant Pompéi en 1804, Chateaubriand en saisit l'exceptionnelle caractéristique : l'instantané de la vie quotidienne à une échelle jusqu'alors inconnue, celle d'une cité dans son extension complète, ensevelie en 79 apr. J.-C. lors de l'éruption volcanique du Vésuve.
Depuis la découverte du site en 1748, c'est en effet une véritable ville qui s'est progressivement révélée. L'évolution de Pompéi, de ses origines italiques à ses dernières années de vie, a pu être appréhendée avec précision. C'est aussi l'organisation et le mode de fonctionnement d'une colonie romaine, dans tous ses aspects, administratif, religieux, économique et social, que l'exceptionnelle étendue des vestiges permet de restituer. Car Pompéi s'étend sur une superficie de 66 hectares, dont seuls les trois cinquièmes ont été fouillés. Elle nous livre un total de 1 435 édifices, dont 515 maisons. Devenue un des sites archéologiques les plus visités du monde, cette petite ville de Campanie, idéalement conservée, a fait l'objet de fouilles progressives et de politiques diverses de restauration, qui viennent se superposer à son état originel, fossilisé par l'éruption du Vésuve. Il s'agit donc d'un site complexe, d'une ville romaine ordinaire, mais au destin extraordinaire, dont il convient de saisir toute sa spécificité.
De nouvelles fouilles sont menées sous la direction du Professeur Massimo Osanna. Une zone du nord de la ville (regio V), dite « Cuneo » (le coin) est dégagée. Elle permet en particulier la découverte de deux maisons la Maison de Jupiter et la Maison au jardin, d’un thermopolium (restauration rapide), de magnifiques fresques et mosaïques ainsi que des centaines d’objets.
Actuellement sur les 66 ha de la ville, 44 ha ont fait l’objet de fouilles.
Plusieurs découvertes récentes sont mémorables :
- Une inscription « XVI (ante) K(agendas) Nov(membres) in[d]ulsit pro masumis esurit[ioni] ». On peut la traduire par « Le 16e jour avant les calendes de novembre (soit le 17 octobre) il s'est livré à la nourriture de façon immodérée ». Conservé par la lave, ce graffiti est forcément antérieur à l’éruption, et de par sa nature, tracé au charbon de bois, un matériau qui s’efface facilement, il n’aurait pas pu être inscrit en 78, une année avant la disparition de Pompéi, sans s’effacer. L’inscription permet de situer l’éruption à l’automne 79.
Visité en 2011.
Via Traversa Andolfi 20, 80045 Pompeya, Italia
Accès payant
Sources:
https://www.universalis.fr/encyclopedie/pompei/
https://eduscol.education.fr/odysseum/pompei-chronologie-des-fouilles
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