Les premières traces d’occupation humaine sur Strasbourg et ses alentours remontent à –600 000 et de nombreux objets du Néolithique, de l’âge de bronze et de fer ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques. Mais c’est aux environs de 1300 av. J.-C. que date l’installation durable de peuples protoceltes. Vers la fin du IIIe siècle av. J.-C. le site est devenu une bourgade celte du nom d’Argentorate, dotée d’un sanctuaire et d’un marché. Grâce à d’importants travaux d’assèchement, les maisons sur pilotis cèdent leur place à des habitations bâties sur la terre ferme.
Les Romains arrivent en Alsace en 58 av. J.-C. et s’installent sur le site de Strasbourg. En 12 av. J.-C. Le général romain Nero Claudius Drusus, frère de Tibère, y fait construire un camp militaire sur l’emplacement d’une forteresse gauloise. Le nom de la ville est romanisé en Argentoratum ( Dénomination latine d'origine celtique (*arganto-, argent, et *rāti-, levée de terre, fortin)) . C'était alors un camp militaire fortifié positionné sur le limes du Rhin faisant partie des castella Drusi, les forts de Drusus. Il abrite dans un premier temps une aile de cavalerie, l'Ala Petriana Treverorum. Au fil du temps, la ville va prendre de l’importance. Le camp est agrandi et les fortifications en bois cèdent leur place à un mur en pierre. La ville abrite la IIe légion puis, en 88 la VIIIe légion Auguste. Promue au rang de colonie militaire, Argentorate est déjà un carrefour commercial important. Aux alentours de l’an 20 la population est estimée à près de 10 000 habitants, armée romaine incluse. La ville reste néanmoins essentiellement militaire et donc totalement dépendante de cette activité. Au cours des IIe et IIIe siècles, avec l’agrandissement de l’Empire romain, Argentoratum va servir de base de repli pour les troupes romaines installées en Germanie. Mais en 260, les légions quittent la Germanie et Strasbourg redevient une ville frontière.
En 355, la ville est saccagée par les Alamans. Le César Julien reconquiert la ville en 357 après une victoire décisive sur les Alamans lors de la bataille de Strasbourg. Mais en 406 les Germains envahissent à nouveau la Gaule puis, en 451, la ville est complètement détruite par Attila.
Elle est restaurée sous le nom de Strateburgum en 496 par les Francs qui favorisent le développement de la ville, après la conversion de Clovis au christianisme.
De l’allemand Straßburg, composé de Straße, « route », et Burg, « place forte » (vieux haut allemand). C’est la « place forte sur les routes ». Ce nom est probablement issue de l’impression donnée par les longues routes pavées par les romains (rue du faubourg de Pierre, et route de Pierre (devenue route des Romains en 1911)), qui menaient à la place forte. Ce nom a supplanté le toponyme latin Argentoratum immédiatement après la chute de l’empire romain par les nouveaux occupants germaniques, les alamans.
En effet, Argentorate est l’une des rares villes de la région à être le siège d'un évêque, véritable gouverneur de l’époque. En cette période de paix, la ville se développe à nouveau. Les évêques successifs étendent leur pouvoir dans toute l’Alsace. Dès le VIe siècle, sous l’impulsion de l’évêque Arbogast de Strasbourg, une première cathédrale et un couvent sont édifiés. Vers 720, la première abbaye est construite à la demande du duc d’Alsace Adalbert. La majorité des travaux d’urbanisme étaient alors effectués par les moines qui, par ailleurs, soignaient les malades et travaillaient la terre.
Sous l’ère mérovingienne, Strasbourg devient ville royale mais reste de taille très modeste. Au VIIIe siècle, la ville compte 1 500 habitants. Les activités sont essentiellement agricoles mais on exporte déjà du vin, du blé et du bois de chêne vers l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Scandinavie. En 842, la ville accueille Charles le Chauve et Louis le Germanique qui s’allient contre leur frère Lothaire pour le partage de l’Empire légué par leur grand-père Charlemagne et prononcent les Serments de Strasbourg, le plus ancien texte rédigé en langue romane (ancêtre du français, entre autres) et en langue tudesque (ancêtre de l’allemand). À l’issue de ce conflit en 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire. Mais peu après sa mort, en 870, la ville revient à la Louis le Germanique. Strasbourg obtient alors le droit de justice et celui de battre monnaie. En 962, Otton le Grand fonde le Saint-Empire romain germanique et s’appuie sur l’Église en lui octroyant des pouvoirs temporels forts. Strasbourg va alors connaître une période d’expansion : une nouvelle enceinte fortifiée est construite vers 1100 et un premier hôpital voit le jour.
Visité en 2023.
Le musée archéologique de la ville de Strasbourg
Palais Rohan, 2 Pl. du Château, 67000 Strasbourg
Accès payant
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