Au cœur du Strasbourg classé Patrimoine Mondial de l’Unesco, découvrez le quartier de La Petite France. C’est le quartier le plus pittoresque du vieux Strasbourg. Les pêcheurs, les meuniers et les tanneurs vivaient et travaillaient autrefois dans ce quartier bâti à fleur d’eau. Les magnifiques maisons à colombage datent des XVIe et XVIIe siècles. Leurs toits pentus sont ouverts sur des greniers où séchaient autrefois les peaux. Totalement détruit durant la Seconde Guerre mondiale, Strasbourg a engagé après-guerre une politique de reconstruction de ce quartier pittoresque.
Le quartier de la Petite France semble n'être apparu sous cette dénomination qu'au cours du XXe siècle. En effet, ni Adolphe Seyboth, ni Frédéric Piton, n'en parlent dans leurs ouvrages sur l'histoire de l'urbanisme de Strasbourg parus à la fin du XIXe siècle. Le terme « im kleinen Frankreich » désigne alors uniquement le terre-plein séparant le canal du moulin Spitz et le canal de navigation.
Jusqu'au XIXe siècle, les trois entités qui forment aujourd'hui le quartier étaient désignées « am Pflanzbad », « der Mühlenplan » et « bei den Gedeckten Brücken » . « Am Pflanzbad » désignait les actuelles rue et impasse du Bain-aux-Plantes qui étaient alors séparées de la rue des Dentelles par le fossé des Tanneurs, qui coulait en lieu et place de l'actuelle rue du Fossé-des-Tanneurs et de la place Benjamin-Zix. Le « Mühlenplan » correspond aujourd'hui encore à la rue des Moulins, qui est parfois appelée le quartier des moulins.
L'origine de l'expression « Petite France » est à chercher dans le hospice alsacien Blatterhüs. L'hospice pour lansquenets est d'abord fondé à Finkwiller, puis déplacé en 1687 dans un nouveau bâtiment érigé au no 6 rue des Moulins, alsacien Blodergängel, sur l'actuel Quai de la Petite-France et baptisé alsacien Französel (Petite-France).
Le fondation en 1503 du premier hospice situé au Finkwiller fit suite au retour des bandes de lansquenets du roi de France Charles VIII, qui venaient d'assiéger Naples et ramenaient avec elles la syphilis, dès lors appelé « mal des Français ».
Il faut remonter à 1492. Au retour de marins espagnols et italiens des premières expéditions en Amérique, une terrible épidémie se déclara en Europe. On l’appela la grande vérole, il s’agissait en fait de la Syphilis. Mais alors que Français et Allemands combattaient dans la région de Naples lors des campagnes d’Italie, plusieurs mercenaires allemands contractèrent la maladie. Ils se retrouvèrent plus tard à Strasbourg et dans d’autres villes du nord des Alpes. Ils furent soignés tant bien que mal dans des hospices à l’écart de la population. La maladie était inconnue auparavant. Et les peuples l’attribuaient à leurs ennemis. Pour les Français, c’était le mal de Naples (d’où l’expression voir Naples et mourir), les Anglais parlaient de French pox. Pour les Polonais, la maladie était allemande, mais elle était polonaise selon les Russes.
Au XVIIIe siècle, l'endroit a été appelé Hôpital des Incurables et la maison fut rebaptisée La Petite France en 1795. L'expression a ensuite désigné le terre-plein sus-nommé, sur lequel était construit l'hospice, puis le quartier formé par ce qui était anciennement appelé « am Pflanzbad » et le « Mühlenplan ».
Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988.
Visité en 2023.
Sources:
https://www.visit.alsace/223007616-la-petite-france/
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