Le Musée Archéologique est le lieu de dévolution privilégié d’une large partie de l’abondant mobilier issu des fouilles archéologiques prescrites par le Ministère de la Culture (Service régional de l’Archéologie). Il s’agit essentiellement du produit de fouilles effectuées à Strasbourg, sur le territoire de la Communauté Urbaine et dans une large partie du Bas-Rhin. Ces acquisitions, faites conformément à la loi, font chaque année l’objet de conventions signées entre la Ville et l’État. Ces nouvelles acquisitions sont ensuite présentées au public de façon permanente dans les salles ou dans les vitrines du musée ou valorisées à l’occasion d’expositions temporaires.
Des peintures murales retrouvées place du Château
Situé dans l’enceinte du camp légionnaire, le chantier archéologique de la place du Château à Strasbourg, mené par l’Institut national de recherches archéologiques préventives en 2012, a livré entre autres découvertes, deux remarquables peintures murales romaines. Elles ornaient les murs de deux pièces attenantes. Cette demeure se trouvait dans la praetentura du camp de la VIIIe légion qui abrite les maisons des six tribuns de la légion et les baraquements d’une ou plusieurs cohortes. Le choix du thème iconographique, de même que les graffitis, indiquent que le propriétaire des lieux − peut-être un des tribuns de la légion − appartenait à une classe sociale élevée et cultivée. La première peinture présente une guirlande rouge accrochée par un nœud vert au cadre rouge et noir d’un panneau blanc. Ce motif, fréquent dans l’iconographie antique, devait être répété en plusieurs panneaux identiques sur le mur de la pièce. La seconde peinture présente un personnage debout dans une architecture fictive, composée d’une colonnade et d’un édicule à fronton qui lui sert d’écrin. Il a pour seul vêtement un manteau qui lui laisse l’épaule droite dénudée, un type de représentation bien connue pour les figures de philosophes. Il tient dans la main droite un objet s’apparentant au pedum, bâton qui servait au berger à crocheter les pattes de ses chèvres pour les attraper. Quant à l’attribut tenu dans la main gauche, il pourrait s’agir d’un bâton de pèlerin, mais son aspect sinueux évoque aussi un serpent saisi par la queue et à la gueule béante. Des graffitis invitant à trinquer accompagnent cette représentation. Inscrits par deux mains différentes, ils fonctionneraient comme une réponse du second au premier ou comme une surenchère.
Autres peintures murales d'époque gallo-romaine du musée Rohan:
Une nouvelle stèle de cavalier romain
Découverte à l’entrée du faubourg romain de Koenigshoffen lors de fouilles de diagnostic archéologique avant travaux, par l’Institut national de recherches archéologiques préventives, cette stèle funéraire en calcaire a été localisée dans le secteur de la nécropole légionnaire. Le soldat Comnisca, brandissant une lance, est représenté sur un cheval cabré, qui piétine un adversaire vaincu. Un valet d’armes se tient derrière lui. Le monument est datable de la première moitié du Ier siècle après J.-C.
L’inscription nous livre plusieurs informations intéressantes, dont le nom du personnage (qui porte le nom celtique de Comnisca) et sa filiation, le nom de son unité et l’âge de son décès : « Comnisca, fils de Vedillus, de la tribu des Ambiens, cavalier de l’aile Indiana, de l’escadron de Celta, est mort à 25 ans, après 7 ans de service dans l’armée. Il repose ici. Son héritier a fait dressé cette stèle selon son testament ».
Autres stèles d'époque gallo-romaine du musée Rohan:
Stèle funéraire d'un couple de paysans trouvé à Oberhaslach (fin du IIIe siècle après J.C.)
Stèle du légionnaire Caius Largennius, de la tribu Fabia. (Ier siècle)
Visité en 2023.
Palais Rohan, 2 Pl. du Château, 67000 Strasbourg
Accès payant
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_arch%C3%A9ologique_de_Strasbourg
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