L’Alsace est intégrée à l’Empire romain durant plus de cinq siècles. Strasbourg-Argentorate devient le siège de l'autorité militaire et la plaque tournante de l'administration impériale, ainsi que la base de ravitaillement principale pour les camps romains situés aux avant-postes, sur la frontière danubienne.
La VIIIe Légion Auguste est la légion « alsacienne » par excellence. Arrivée dans notre région vers 80 av. J.-C., elle y restera stationnée jusqu'à la fin de l'Empire. Marquant de son empreinte la vie de toute la province, elle constitue un important facteur de romanisation : la construction du camp légionnaire, la mise en valeur des terroirs agricoles et leur cadastration, l'adduction d'eau (par l'aqueduc souterrain de Kuttolsheim), la création de nombreuses routes sont à mettre à son actif. Par ailleurs, par le marché important qu'elle représente, la légion attire dans son orbite tout un peuple d'artisans et de commerçants pour qui elle constitue le débouché majeur de leur production, favorisant ainsi le développement économique de toute la région. Les canabae, les faubourgs civils, s'étendent autour du camp, en bordure des voies de sortie principales. Le vicus de Koenigshoffen en est le mieux connu, avec ses installations artisanales et ses zones de nécropoles.
La vie quotidienne peut être appréhendée aussi bien à travers la multitude de petits objets livrés par les fouilles (céramiques, verreries, lames à huile, outils, armes, bijoux, jouets...) qu'à partir de l'iconographie des stèles funéraires représentant les Gallo-Romains dans leurs activités quotidiennes.
Les fouilles de nécropoles et les nombreuses sculptures votives découvertes à Strasbourg et en Alsace nous introduisent aussi dans le monde complexe des rites funéraires et des croyances. Des divinités héritées du vieux fond celtique local coexistent pacifiquement avec les dieux importés par les Romains ; Mercure y est omniprésent, associé à Jupiter, Mars, Minerve, Junon, Apollon, Bacchus, Hercule. Ces divinités romaines côtoient Épona, Ésus, Taranis, Sucellus, le « Père Rhin » et les anciennes déesses-mères gauloises. Le culte du dieu solaire Mithra se répand dans tout l'Empire à partir du IIe siècle, concurrençant fortement le christianisme naissant au Bas-Empire.
Visité en 2023.
Palais Rohan, 2 Pl. du Château, 67000 Strasbourg
Accès payant
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_arch%C3%A9ologique_de_Strasbourg
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