Située en plein cœur de Paris, l’église Saint-Merri est peu connue des parisiens. Pourtant, elle inspire les artistes et intrigue toujours avec sa façade composée de mystérieuses sculptures…
Le nom de Saint-Merri viendrait de l’abbé saint Médéric, mort en l’an 700, canonisé puis rebaptisé saint Merri par contraction. Les restes de ce saint reposent toujours dans la crypte de l’église.
Construite de 1500 à 1565, en pleine période de la Renaissance, elle est cependant d'une architecture de style gothique flamboyant.
De 1975 à 2021, le centre pastoral Saint-Merri a été un symbole du catholicisme engagé à gauche. Depuis septembre 2021, la paroisse est animée par la Communauté de Sant'Egidio.
La tradition raconte que Médéric (Medericus), abbé de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, vint vivre en ermite dans une cabane à proximité de l’« oratoire Saint-Pierre-des-Bois » qui s’élevait à cet endroit. Il meurt le 29 août 700 et y est enterré et l'oratoire est transformé en chapelle sous le nom de chapelle Saint-Pierre-des-Bois ou plus simplement chapelle Saint-Pierre.
En 884, l’évêque de Paris Gozlin fait exhumer et mettre en châsse les restes de Saint-Médéric, qui deviendra Saint-Merri, désormais considérés comme des reliques. C’est à cette époque que saint-Médéric est choisi pour devenir le saint patron de la rive droite et la chapelle prenant alors le nom de chapelle Saint-Médéric ou chapelle Saint-Merri.
Le culte du saint abbé est à l’origine d’une nouvelle église Saint-Pierre-Saint-Merri sur l’initiative d’un officier royal, Eudes Le Fauconnier, au Xe siècle. Même si la date exacte de construction reste hypothétique, on sait qu'Eudes Le Fauconnier a bel et bien existé, puisque lors de la reconstruction de l’église au XVIe siècle, on découvrit dans le vieux cimetière le squelette d’un guerrier chaussé de bottes de cuir doré, avec l’inscription : « Hic jacet vir bonæ memoriæ Odo Falconarius fundator hujus ecclesiæ » (Ici repose un bon souvenir Odo Falconarius fondateur de cette église).
Vers 1010, l'évêque de Paris, Renaud de Vendôme, en fait don au chapitre de Notre-Dame. Devenue collégiale, elle est alors desservie par une communauté de sept chanoines issus du chapitre. En 1200, l'église bâtie à sa place est érigée en paroisse sous le nom de Saint-Merry. Elle est ainsi l’une des quatre « filles de Notre-Dame » et la dernière subsistante aujourd'hui.
L’édifice actuel a été édifié entre 1500 et 1565 (la nef entre 1500 et 1515, le transept entre 1525 et 1535, le chœur entre 1535 et 1565).
L’église est entièrement de style gothique flamboyant, sans aucune trace d’architecture Renaissance. Son plan évoque celui de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle fut d’ailleurs administrée par sept chanoines de la cathédrale et fut surnommée « Notre-Dame la petite ». L’église est assez homogène, bien que le second collatéral ne soit présent que sur le flanc droit de la nef.
En 1612, le clocher est surélevé d’un étage.
Le XVIIIe siècle est pour l’église une ère de remaniement : le jubé de 1558 est détruit en 1709 ; l'architecte Germain Boffrand réalise, au sud, en 1743, la chapelle de la Communion ; les frères Slodtz sont chargés en 1759 de remanier le chœur dont les arcs brisés sont cintrés et recouverts comme les piliers d’un placage de marbre et de stuc. Le sol est recouvert d’un dallage de marbre, le mobilier est renouvelé et les vitraux sont en partie remplacés par du verre blanc.
Fermée en 1793 en raison de la Révolution, l’église devient une fabrique de salpêtre. De 1797 à 1801, des théophilanthropes en font le « temple du Commerce ». Elle est rendue au culte catholique en 1803. Le 6 ventôse an XIII (25 février 1805) le pape Pie VII visita l'église Saint-Merri et y célébra les Saints Mystères.
Entre 1843 et 1849, de grands noms de la peinture décorent à fresque les chapelles du déambulatoire. En 1862, l'église fait l’objet d’un classement par liste au titre des monuments historiques. En 1871, un incendie détruit le troisième étage du clocher carré, permettant ainsi à ce clocher de retrouver sa hauteur d'origine (deux étages).
En octobre 2013, Saint-Merri a été inscrite sur la liste des monuments en péril du Fonds mondial pour les monuments. Une partie de ses décors, classés monuments historiques, sont gravement menacés.
Visité en 2023.
76 Rue de la Verrerie, 75004 Paris
Accès libre
Sources:
https://vivreparis.fr/la-pepite-culturelle-la-mysterieuse-eglise-saint-merri/
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