Retour au Haut-Koenigsbourg

Dominant la plaine d'Alsace, le château du Haut Koenigsbourg est le château fort le plus connu en Alsace et l'un des monuments les plus visités d'Alsace. Le château du Haut Koenigsbourg a été entièrement restauré à la demande de l'Empereur Guillaume II à partir de 1900, ce qui fait son originalité et son attrait, malgré les polémiques qui concernent la restauration. Un monument incontournable.

Après avoir fait une tentative infructueuse à l'hivers 2022 avortée en raison d'une météo calamiteuse, nous voici de retour à la forteresse. Le château est très rarement fermé, mais lors de notre séjour une tempête de neige a eu raison de notre visite. Malgré tout, nous étions monté à pieds en partant de Thannenkirch: Une magnifique randonnée sous la neige!

En 774, Charlemagne fait don du Stophanberch ou Staufenberg (nom du col où le Haut-Koenigsbourg a été construit) et des terres attenantes au prieuré de Lièpvre, dépendant de la basilique Saint-Denis.

En 1079, Frédéric Ier de Souabe — dit Frédéric l'Ancien — est nommé duc de Souabe par l'Empereur du Saint-Empire romain germanique Henri IV. Il fait construire le château Stauf sur le mont Hohenstaufen près de Göppingen, d'où le nom de la famille.

Afin de renforcer le pouvoir des Hohenstaufen en Alsace, Frédéric le Borgne crée une ligne de défense et pour cela, il fait construire de nombreux châteaux et certains d'entre eux sur des terres qui ne lui appartiennent pas. On dit de lui qu'il a constamment un château accroché à la queue de son cheval. Il aurait fait construire en toute illégalité le château du Haut-Koenigsbourg sur les terres confiées aux moines de l'abbaye de Lièpvre.

En 1147, Eudes de Deuil, moine de Saint-Denis, presse Louis VII d'intervenir auprès du roi Conrad III de Hohenstaufen afin de réparer cette injustice. C'est la première mention du château dans un document écrit. À cette date, le site comportait déjà deux tours permettant de surveiller la route d'Alsace du nord au sud, l'une appartenant à Conrad III de Hohenstaufen, l'autre à son neveu Frédéric Ier de Hohenstaufen, futur empereur du Saint-Empire romain germanique. Le nom de Königsburg (château du roi) apparaît dès 1157.

Dans la première moitié du XIIIe siècle, profitant de l'affaiblissement des Hohenstaufen, les ducs de Lorraine auraient pris possession du château. Celui-ci est confié aux sires de Rathsamhausen puis aux Hohenstein qui y règnent jusqu'au XVe siècle.

Devenu un repaire de chevaliers brigands, le château est conquis et incendié en 1462 par une coalition regroupant les villes de Colmar, Strasbourg et Bâle, fortes de 500 hommes et de pièces d'artillerie.

Les restes du Haut-Koenigsbourg sont alors confiés à la famille de Thierstein. Ils font bâtir, sur le côté ouest, un bastion formé de deux tours d'artillerie et d'un mur-bouclier, dotés de murs puissants. La basse cour est protégée par deux tours en fer à cheval et des courtines avec des murs épais. Le château est entouré d'un premier mur de protection afin de gêner la mise en batterie de l'artillerie ennemie.

En 1517, le dernier des Thierstein, croulant sous les dettes, s'éteint. La famille n'ayant pas de descendance, Maximilien Ier rachète le château. Ni l'empereur ni les propriétaires successifs ne feront face aux coûts d'entretien, d'autant que le premier ne finance pas les seconds pour ces réalisations.

En 1633, l'Alsace est ravagée durant la guerre de Trente Ans, qui a vu, entre autres, les Suédois s'opposer à l'Autriche. En juillet, les Suédois assiègent le Haut-Koenigsbourg qui n'est plus qu'une forteresse délabrée, est commandée par le capitaine Philippe de Liechtenau. Forts de canons et de mortiers, ils prennent le château après cinquante-deux jours de siège. Peu de temps après, la forteresse est détruite par un incendie. Le château est alors laissé à l'abandon.

Classé monument historique en 1862, le site et ses ruines sont rachetés trois ans plus tard à divers propriétaires par la commune de Sélestat.

Visité en 2023.

 

Château du Haut-Kœnigsbourg, 67600 Orschwiller

Accès payant

 

Sources:

http://alsace-passion.com/chateau-haut-koenigsbourg.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_du_Haut-Koenigsbourg

Depuis 1871 et le traité de Francfort, l'Alsace est redevenue allemande. Le 4 mai 1899, le château, alors en ruine, et les terres sommitales l'entourant sont offerts par la ville de Sélestat à l'empereur Guillaume II de Hohenzollern. Il souhaite y créer un musée promouvant la germanité de l'Alsace et, plus généralement, le monde germanique. La municipalité conserve la centaine d’hectares de forêt, économiquement rentables.

La direction de la restauration de ce château fort est confiée en 1900 à Bodo Ebhardt, architecte et archéologue berlinois âgé de 35 ans. Il commence par le déblaiement du site et les relevés des anciennes constructions. La restauration s'étalera de 1901 à 1908. L'objectif de Bodo Ebhardt est de le restaurer tel qu'il se présentait aux alentours de l'an 1500. En l’absence d’indices archéologiques, d’archives ou d’éléments de comparaison avec d’autres monuments contemporains, « la part d’interprétation, inévitable en pareille circonstance a été réduite au minimum et elle n’est en aucune façon l’objet d’un quelconque détournement ludique ». Guillaume II, qui demeure au Palais du Rhin à Strasbourg, vient régulièrement visiter le chantier, il est logé dans la gare de Saint-Hippolyte reconstruite spécialement pour l'accueillir en 1903.

Le nouvel édifice du Haut-Koenigsbourg est inauguré le 13 mai 1908, mais les finitions et achats de collections se poursuivirent jusqu'en 1918.

Pour le Kaiser, ce château marquait la limite occidentale de l'Empire allemand, comme le château de Marienbourg, aujourd'hui en Pologne, en marquait la limite orientale.

À l'issue de la Première Guerre mondiale en 1919, le château, bien privé de l'ancien empereur assimilé à une propriété de l'Empire allemand, entre en possession de l'État français lors de la restitution de l'Alsace-Lorraine, en application de l'article 56 du traité de Versailles.

Cependant, le blason de Guillaume II est toujours visible au sein du château. Il reste ainsi un des symboles en Alsace de la présence allemande entre 1871 et 1918, partagé entre la restauration majoritairement crédible de l'architecte et la vision romantique du Moyen Âge de Guillaume II.

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