Le Panthéon de Paris

L'architecture reprend notamment la façade du Panthéon de Rome, construit au Ier siècle av. J.-C., surmontée d'un dôme qui s'inspire du Tempietto de l'église San Pietro in Montorio. Les différents dessins de sa construction, sa décoration, les inscriptions et les symboles qui y figurent permettent de parcourir la construction — lente et contrastée — de la nation française. Ce monument, considéré comme un lieu de mémoire, est ouvert au public et géré par le Centre des monuments nationaux.

 

La genèse du Panthéon, à Paris, est intimement liée au rapport de Louis XV avec les Parisiens. Seul roi de France à être né et mort à Versailles, Louis XV choisit de reconstruire l'église Sainte-Geneviève, la sainte préférée des Parisiens, alors qu'il tombe malade lors d'une campagne militaire à Metz. "Son confesseur profita de sa maladie, qui semblait incurable, pour lui demander d'abandonner sa vie dissolue et de s'engager pour l'Eglise", raconte David Madec, administrateur du Panthéon au Centre des monuments nationaux. "Il s'agit d'un engagement assez calculé de sa part", commente-t-il.

Le spécialiste rapporte également que l'emplacement de cette église est stratégique autant que symbolique, puisque l'église Sainte-Geneviève se trouve à quelques pas du croisement du cardo et du decumanus, soit au niveau du centre historique de la cité antique. Louis XV pose la première pierre du Panthéon en 1764, et le monument sera achevé en 1791.

Le Panthéon est un pari esthétique : pour lui donner vie, Louis XV fait le choix de Jacques-Germain Soufflot, un jeune architecte. En opposition au décor fastueux du château de Versailles, imaginé par son grand-père, Louis XV souhaite imposer un nouveau style. "Quand on visite le Panthéon, on s'aperçoit qu'il est dans un style beaucoup plus épuré que le style rocaille qu'on lui retient", annonce David Madec, qui parle d'un "choix architectural révolutionnaire par rapport à son temps". Grâce au Panthéon, Soufflot sera considéré comme un architecte utopiste.

Le jeune prodige, qui veut faire plus beau que Saint-Pierre, à Rome, et plus grand que Saint-Paul, à Londres, conçoit le bâtiment par le haut, un "calcul génial" selon David Madec. Avec son allure de temple grec, due notamment à son portique aux colonnes corinthiennes, le Panthéon a pourtant été conçu comme une église italienne, car Soufflot s'est inspiré de ce qu'il avait vu à Rome ou encore Venise. "Le tout est en vérité une église gothique, avec des arcs-boutants comme à Notre-Dame de Paris", explique David Madec. Malheureusement pour lui, Soufflot décèdera avant la fin de l'édification du monument.

Non loin de là se trouve également le quartier Mouffetard, qui constitue également un noyau d'opposition au pouvoir royal. Il faut dire que le Panthéon impressionne par son allure : de 1790 à 1889, date de la construction de la Tour Eiffel, le Panthéon, de 110 mètres de long et 84 mètres de large, fut le plus haut point de Paris.

Une fois terminé, en 1791, le Panthéon est pensé comme un temple pour recevoir les cendres des grands hommes. Mais dès 1806, Napoléon Ier réaffecte les églises, notamment la nef du Panthéon, dans son usage d'église, sous un vocable spécifique : on parle alors de Sainte-Geneviève-Saint Napoléon. Il garde néanmoins la crypte en usage de panthéon national, où il place les grands serviteurs de son régime.

Sous la Restauration, avec Louis XVIII, le monument redevient totalement une église. Avec la Monarchie de Juillet, le Panthéon redevient un bâtiment civil à usage de temple des grands hommes, avant de redevenir une église sous Louis Napoléon Bonaparte. "Malgré ces changements de statuts, on y laisse notamment Voltaire, ce qui laisse la porte ouverte au fait d'en refaire un Panthéon", détaille David Madec. Un véritable tournant s'opère sous la IIIe République, en 1885 : "La mort de Victor Hugo est pressentie comme un enjeu politique, qui pourrait renverser le régime. On va alors transformer le monument en Panthéon de manière définitive, avec l'usage qu'on lui connaît depuis", raconte David Madec. "Alors que le premier des Grands Hommes à entrer au Panthéon était Voltaire, le premier de l'époque moderne était Victor Hugo, ce qui fait une double paternité solide", sourit David Madec.

 


Prévu à l'origine, au XVIIIe siècle, pour être une église qui abriterait la châsse de sainte Geneviève, ce monument a depuis la Révolution française vocation à honorer de grands personnages ayant marqué l'histoire de France, hormis pour les carrières militaires normalement consacrées au Panthéon militaire des Invalides. Y sont notamment inhumés VoltaireJean-Jacques RousseauVictor HugoLouis BrailleSadi CarnotÉmile ZolaJean JaurèsFélix ÉbouéJean MoulinJean MonnetPierre et Marie CurieAndré Malraux ou encore Alexandre Dumas, qui y fait son entrée en 2002Germaine TillionGeneviève de Gaulle-AnthoniozJean Zay et Pierre Brossolette y font leur entrée le 27 mai 2015Simone Veil, accompagnée de son époux Antoine Veil, y est inhumée depuis le 1er juillet 2018Maurice Genevoix y entre le 11 novembre 2020Joséphine Baker rejoint le temple républicain le 30 novembre 2021. Missak et Mélinée Manouchian font leur entrée au Panthéon le 21 février 2024.

Visité en 2024.

 

Place du Panthéon, 75005 Paris

Accès payant

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Panth%C3%A9on_(Paris)

https://www.geo.fr/histoire/pantheon-quelle-est-lhistoire-de-ce-monument-en-hommage-aux-grands-hommes-205497

 

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