Les grottes de Saulges, ou plutôt les "caves de Saulges" nom local des grottes, désignent un ensemble de cavités naturelles situées dans la vallée de l'Erve et ses affluents, principalement sur le territoire des communes de Thorigné-en-Charnie et Saint-Pierre-sur-Erve, dans le département de la Mayenne.
La majorité de ces grottes se trouvent dans un passage encaissé de la vallée semblable à canyon. Il comporte au moins vingt-trois cavités, dont deux grottes ornées et plusieurs sites préhistoriques. Il a été classé au réseau Natura 2000.
Les grottes de Saulges font l'objet d'investigations depuis la fin du XIXe siècle, notamment de la part de l'abbé Joseph Maillard, du préhistorien Gabriel de Mortillet et de l'antiquaire Gatien Chaplain-Duparc. Ce dernier vide la plupart des cavités de leur contenu en quelques années, sans prendre soin de noter la provenance du matériel mis au jour.
Des dessins et gravures préhistoriques ont été découverts dans la grotte Mayenne-Sciences (improprement appelée cave à la Dérouine) le 11 juin 1967, par l'équipe de spéléologues Mayenne-Sciences dirigée par Roger Bouillon. Datés d'environ 25 000 ans avant le présent par une datation par le carbone 14, ils comptent parmi les vestiges d'art pariétal les plus septentrionaux et ont permis de relancer les recherches archéologiques sur le site de Saulges, considéré comme « épuisé » depuis les fouilles du XIXe siècle.
À la fin des années 1990, un programme de mise en valeur scientifique du site est envisagé.
À partir de 1999, cette mise en valeur se concrétise : dans le cadre du programme de recherche du CNRS intitulé « Les occupations paléolithiques de la vallée de l'Erve », dirigé par Jean-Laurent Monnier, des préhistoriens sont à nouveau présents sur le site.
Stéphan Hinguant dirige des fouilles dans la cave à Rochefort et la cave à la Chèvre. Il a mis au jour en 2006 un habitat solutréen (25 000 à 20 000 ans avant le présent) dans la grotte de Rochefort. Romain Pigeaud a étudié les représentations de la grotte Mayenne-Sciences dans le cadre d'une thèse et prospecte la zone à la recherche de nouveaux sites ornés. Il a découvert des représentations inédites dans la cave à Margot, qui devient ainsi la deuxième grotte ornée du site.
La plupart des grottes de la zone ont livré des vestiges préhistoriques : silex taillés, poteries, ossements d'animaux, etc.
650 La Roche Brault, 53270 Thorigné-en-Charnie
Accès payant
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grottes_de_Saulges
https://www.mayenne-tourisme.com/faisons-connaissance/gens-dici/grottes-saulges-musee-prehistoire/
La grotte Rochefort est un site préhistorique qui a livré des vestiges de différentes époques mais est surtout connu pour la présence de Solutréen (Paléolithique supérieur). Cette grotte est mise en fouille par l'archéologue Stéphan Hinguant.
Dans la cave à Rochefort, les premières véritables fouilles scientifiques, dirigées par Stéphan Hinguant, ont débuté en 2001 par une évaluation archéologique afin d’estimer le potentiel de la cavité. La réputation de cette grotte sur le plan archéologique ainsi que son ouverture au public depuis des décennies ne laissaient, en effet, guère d’espoir quant à la présence de couches paléolithiques encore en place. Il convenait également d’en vérifier l’importance du remplissage. Les excavations d’Ida de Boxberg ont ainsi été identifiées et, contre toute attente, s’avèrent être d’extension très limitée laissant de larges zones encore exploitables selon les méthodes actuelles.
Parmi les nombreux vestiges collectés dans les déblais abandonnés par les premiers fouilleurs, quelques objets remarquables sont à signaler notamment des fragments de pointes foliacées, façonnées sur silex ou sur grès lustré. On note la présence de nombreuses esquilles de débitage et de façonnage de ces « feuilles de laurier » qui indiquent que les solutréens ont exercé des activités de taille dans la grotte elle-même. La possible présence de véritables sols d’occupations de cette période était donc envisageable et les fouilles proprement dites ont ainsi pu reprendre en 2002.
La grotte Margot ou cave à Margot est un site archéologique et une grotte ornée située sur la commune de Thorigné-en-Charnie. À partir du début des années 2000, elle est étudiée par l'archéologue Romain Pigeaud. Mentionnée pour la première fois en 1701, l’entrée de la cavité devait être connue depuis très longtemps, puisque la légende de la fée Margot était déjà signalée. La grotte était d’accès difficile : l'orifice de l'entrée avoisinait les 50 centimètres et il fallait ramper ensuite à plusieurs endroits. D'après les textes, de nombreux accidents tragiques semblent d’ailleurs s’être produits dans la cavité.
Dans l'état actuel des recherches, la cave à Margot comporte 124 unités graphiques, qui se répartissent comme suit :
- 95 représentations figuratives et abstraites, dont 8 chevaux, 8 rhinocéros laineux, 2 mégacéros, 3 bovidés, 5 oiseaux, 2 anthropomorphes, 2 sexes féminins ;
- 3 traces rouges (traits) ;
- 8 tracés digitaux (3 mains positives et 5 mains négatives).
La cave à Margot est désormais une cavité majeure de l’art pariétal, équivalente en importance à la grotte d’Arcy-sur-Cure, dans l'Yonne. Romain Pigeaud propose de classer les figurations en deux ensembles :
- des peintures, attribuées au Gravettien (25 000 à 32 000 ans AP), contemporaines de la grotte Mayenne-Sciences, avec les mains positives et négatives, le bison, 1 mégacéros, 2 rhinocéros laineux ;
- des gravures fines et détaillées, attribuées au Magdalénien final (environ 13 000 ans AP), avec les chevaux, 6 rhinocéros laineux, les oiseaux, 1 renne, 1 aurochs, les deux anthropomorphes et le sexe féminin.
D'importantes découvertes ont été faites depuis 2006 dans la cave à Margot et la cave à Rochefort : elles comprennent notamment à Rochefort des ossements d'ours et de loup, un fragment de bassin d'enfant et une plaquette de grès gravée représentant un bouquetin au pelage hérissé vu de profil.
La cave à Margot a été classée Monument historique en 1926, à la suite de la découverte de squelettes sans doute médiévaux en 1924.
Durant la visite, sur les 124 unités graphiques, seul deux gravures sont visibles ! (photos interdites)
Visité en 2025.
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