La Rose d'or

Chaque année, le quatrième dimanche de Carême, le pape offrait une rose d’or à l’un de ses fidèles dont il voulait mettre en valeur la piété, mais aussi pour le récompenser de ses services. 

La Rose d'or est un ornement béni par le pape, destiné à honorer des souverains ou des sanctuaires catholiques. Comme son nom l'indique, il représente une rose, un bouquet de roses ou un petit rosier en or massif. Rose sans épines comme celles qui embaumaient le Paradis, elle était le symbole de la Passion du Christ et de sa Résurrection.

Cette rose est travaillée avec une grande délicatesse d’exécution : les tiges, étroits rubans repliés sur eux-mêmes, et les fleurs, faites de corolles superposées, sont découpées dans une mince feuille d’or. Jean XXII la fit réaliser en 1330 et l’offrit au comte de Neuchâtel Rodolphe de Nidau, qui avait soutenu le pape dans sa lutte contre l’empereur Louis de Bavière. Il a été identifié grâce à ses armoiries, présentes sur l’écu émaillé qu’il fit ajouter à la rose, avec un nœud filigrané du 13e siècle.

Le nom de l’artiste a été identifié grâce à la comptabilité pontificale : il s’agit de l'orfèvre siennois Minucchio, actif en Avignon de 1327 à 1347. Après l’installation de la papauté en 1309, Avignon est devenue un important centre artistique, où des artistes de tous horizons travaillaient pour les papes et les cardinaux.
Cette œuvre est la plus ancienne rose d'or conservée.

Provient du trésor de la Cathédrale de Bâle. Don Theubet en 1854.

 

Des roses d'or ont été décernées à des personnes - hommes, femmes et un couple marié - ainsi qu'à des États et des églises (ou sanctuaires).

Jusqu'au XVIe siècle, les roses d'or étaient généralement attribuées à des souverains (hommes). À partir du XVIe siècle, il est devenu plus courant de les attribuer à des femmes souveraines ou à des femmes de souverains. Francesco Loredan, Doge de Venise, fut le dernier homme à recevoir une rose d'or en 1759. La dernière femme (et dernière souveraine) à recevoir une rose d'or fut la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg en 1956. À partir de cette date, seules des églises ou sanctuaires se sont vu remettre cette distinction. Toutes les roses offertes par le pape Benoît XVI (18 au total) ont été décernées (et uniquement) à des sanctuaires mariaux.


La rose d’or… en enluminure !

L'oeuvre offre un témoignage unique de cette tradition dont on ne connait le déroulé que par des textes et une miniature plus tardive. Datant de la fin du XIIIe siècle – début du XIVe siècle, elle est la plus ancienne représentation connue de cette cérémonie pontificale.

La miniature nous montre cette scène dans une lettre "L" richement décorée. Initiale L pour le dimanche de Laetare (quatrième dimanche de Carême) . ( Rome ou Bologne, vers 1280-1300).

 

28 Rue du Sommerard, 75005 Paris

Accès payant

 

Sources:

https://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/rose-or.html

https://panoramadelart.com/analyse/la-rose-dor

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rose_d%27or

https://www.facebook.com/museecluny/posts/la-rose-dor-en-enluminure-une-nouvelle-%C5%93uvre-vient-de-rejoindre-nos-collections-/1092084269615080/

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