Champdeuil est une commune située dans le plateau briard à environ 10 kilomètres de Melun en Seine et Marne.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Chandeur en 1262 ; Champdur en 1372 ; Chandur en 1461 ; Champdeur en 1492 ; Chandeuil en 1508 ; Chendeuil en 1567 ; Chanteur en brie en 1670 et Champdeur en 1720. Entre 1790 et 1793, durant la Révolution française, le village fut baptisé par les Républicains Champlibre.
Ce toponyme serait issu de Cantoduron « Bourg circulaire », qui dériverait du gaulois duro, en latin durum, qui signifie « oppidum, forteresse, porte ». En seconde position d’un nom composé Duro est le plus souvent précédé d’un -ó- de liaison accentué et a plus ou moins abouti à des terminaisons en -erre, or pour -eurre dans le Nord et -oire dans le Midi de la France, avec le gaulois cando, « blanc ». La finale a subi l’attraction des finales en -euil.
Au cœur du patrimoine religieux se trouve l'église Saint-Martial reconstruite au XIXe siècle, mais elle abrite : un Christ en croix (MH), une Vierge à l'Enfant (MH) de Pierre du XIVe, un médaillons d'apôtres (MH) du XVIIe, un confessionnal du XVIIIe, un fauteuil du XVIIIe, un coffre d'église ancien. Ils sont tous classés aux Monuments Historiques. Dès le XIIIe siècle, une église est mentionnée à Champdeuil. Le 9 juillet 1792, une pétition a circulé à l'Assemblée nationale législative auprès de la population champdeuillaise pour que la paroisse soit supprimée. Ce qui fut fait et c'est en 1793 que le dernier curé Jacques Serard subit la guillotine.
L'ancienne église comportait jusqu'en 1861 un retable en bois sculpté, peint, doré et garni de volets peints dont la municipalité se dessaisit au profit du musée de Cluny, à Paris. Ce retable a été réalisé en bois sculpté, peint et doré ; il était à l’origine entièrement polychrome. Sa taille est relativement monumentale, jusqu’à 2 mètres de haut et plus de 4,5 mètres de large une fois ouvert. Les fonds de caisse ornés d’arcatures de style gothique flamboyant permettaient de situer ce retable dans le temps, mais ce sont surtout les costumes des personnages qui ont permis de donner une datation assez précise de ce retable, entre 1516 et 1536 ; les vêtements compliqués et presque surchargés de certaines figures sont en effet typiques du premier tiers du XVIe s, avant 1530. On a longtemps attribué la partie sculptée aux Pays-Bas, notamment à la ville d’Anvers, et les volets peints à la Champagne. Cette attribution a été encouragée par la présence de plusieurs caractéristiques des Pays-Bas du Sud, comme le foisonnement des personnages et l’air trivial de plusieurs figures. Cependant, une étude plus poussée a mis au jour des incohérences dans cette hypothèse. Le retable ne présente en effet aucune marque d’atelier pour sa partie sculptée ; or, les nombreuses pièces produites à Anvers comportent généralement la main anversoise, cette main semblant coupée placée parmi les figures sculptées, parfois à de multiples reprises. Il existe également des différences stylistiques entre la production nordique et ce retable, notamment concernant la représentation des personnages féminins et masculins, marquée par une typologie claire : femmes qui reprennent toutes la même physionomie, bourreaux aux traits plus grossiers, presque caricaturaux. Ces éléments ont amené à la conclusion que le retable de la Passion était sans doute la production d’un atelier local de Champagne, nourri d’influences anversoises, peut-être par le biais de gravures que les imagiers auraient ensuite copiées dans leur style local. Quoiqu’il ne provienne pas directement des Pays-Bas, le retable de la Passion de Champdeuil synthétise un certain nombre de traits marquants de la production nordique de retables, et permet de voir leur diffusion importante, que ce soit directement, par le biais du commerce, ou indirectement, par le biais de gravures, comme c’est ici sans doute le cas.
28 Rue du Sommerard, 75005 Paris
Accès Payant
La municipalité souhaitait à l'époque acquérir en échange de nouveaux tableaux pour l'ornementation de l'église. Elle eut reçu, en effet, quelques copies de sujets religieux. En 1861, l'église Saint-Martial de Champdeuil fut reconstruite en style néo-roman et la statue de son saint Patron, saint Martial, a été déplacé en l'église Saint-Aspais de Melun (je ne l'ai pas retrouvé). L'église de Champdeuil a été fermée pour cause de rénovation, en particulier pour celle des vitraux. Les vitraux ont été restaurés.
Le puits Saint-Laize est adossé au chevet de l'église. Jusqu'au XIXe siècle, son eau, ayant la réputation de guérir les maladies de gorge, la fièvre et la colique, ainsi que les maladies de peau attiraient les pèlerins dont les offrandes constituaient un revenu non négligeable pour la fabrique. Jusqu'en 1870, la coutume de la quenouille de la mariée rapportait également quelques profits à la fabrique. La quenouille était confiée à une jeune mariée venue à la messe pour la première fois depuis son union. Elle devait ensuite filer le fil et le rapporter à l'église avec une offrande. Chaque année, le fil de la Vierge, tissé par les jeunes mariées, était ainsi vendu aux enchères sous le porche de l'église.
Visité en 2025.
29 Rue Grande, 77390 Champdeuil
Fermé
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Champdeuil
https://florilegesjournal.wordpress.com/2016/11/10/le-retable-de-la-passion-de-champdeuil/
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