Petite histoire de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg « prodige du gigantesque et du délicat »

Immanquable ! La cathédrale Notre-Dame est le symbole de Strasbourg. Construite en grès rose des Vosges, il aura fallu près de trois siècles de travail pour achever ce « prodige du gigantesque et du délicat » (Victor Hugo). 

La cathédrale se dresse dans le centre historique, sur la Grande Île de Strasbourg, formée par la rivière Ill et l'un de ses bras. Durant l'Antiquité, lorsque la ville se nommait Argentoratum, le lieu constituait un important camp romain qui connut plusieurs destructions et reconstructions jusqu'au Ve siècle.

L'architecture du site demeure plus flou au cours des centaines d'années suivantes mais des sources suggèrent l'existence d'une première cathédrale dès le VIIIe siècle. Victimes de plusieurs incendies, l'édifice aurait en grande partie été détruit puis remplacé par une nouvelle construction autour de 1015 qui n'aurait, elle aussi touchée par des feux, pas duré très longtemps.

C'est ainsi autour de 1180 que le chantier de la nouvelle cathédrale démarra. Les premiers éléments dont la crypte, le chœur ainsi que la chapelle Saint-André furent construits dans le style roman, en cours à cette époque. C'est quelques décennies plus tard, avec l'arrivée d'un nouveau maître d’œuvre et d'une équipe différente, que les éléments de style gothique furent ajoutés:

Après le sinistre, Henri de Hasenbourg, nouvel évêque de Strasbourg de 1180 à 1190, décide la construction d'une quatrième cathédrale, devant être plus belle que celle de Bâle, qui vient d'être achevée. Le chantier de la nouvelle cathédrale commence sur les fondations de la construction précédente et ne s'achève que plusieurs siècles plus tard, en 1439. La construction débute par le chœur et le transept Nord, dans un style roman. Mais en 1225, une équipe venant de Chartres révolutionne la construction, par l'apport du style gothique. Afin de trouver de l'argent pour terminer la nef, le diocèse recourt aux indulgences en 1253. Témoignage de la double influence française et allemande, l'utilisation pour les vitraux des couleurs rouge et bleu (typique d'une équipe française) et la présence marquée de vert (style allemand).

 Une avancée majeure fut complétée en 1439 avec l'achèvement de la flèche octogonale qui constituait à l'époque, avec ses 142 mètres de haut, un record. Grâce à sa flèche, la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg est resté l’édifice le plus haut du monde jusqu’en 1874, date de l’achèvement de la flèche de l’église Saint-Nicolas de Hambourg, mesurant 147 mètres

Mais la cathédrale n'était pas terminée pour autant. D'autres grandes constructions vinrent s'y ajouter au cours du XVIe siècle. Parmi elles, l'horloge astronomique, fruit de la collaboration entre des mathématiciens, des horlogers et un peintre. En 1681, Strasbourg, de même que sa cathédrale, rejoignit le royaume de France, alors dirigé par Louis XIV.

L'édifice, un temps passé sous culte protestant, retrouva le culte catholique: L'Humanisme et la Réforme gagnent Strasbourg au XVIe siècle et vont largement marquer la ville. Strasbourg est une des premières villes qui appelèrent au changement. Les thèses de Luther sont affichées dès 1518 aux portes de la cathédrale et les écrits luthériens se propagèrent rapidement grâce aux imprimeurs. La ville adopte la Réforme en 1524 et attribue les églises aux protestants. Mais le déclin arrive avec les guerres. L'empereur Charles Quint, catholique, mène la guerre contre les princes protestants et leurs alliés, dont Strasbourg. La ligue protestante est vaincue et la ville restitue la cathédrale Notre-Dame en 1681, ainsi que quarante églises, aux catholiques. L'introduction de la Réforme met cependant fin à la production artistique qu'elle a privée de son mécène habituel : l'Église catholique. Une quarantaine d'autels disparaissent ainsi de la cathédrale durant cette période.

Au XVIIIe siècle, la construction fut malmenée à deux reprises, d'abord par un incendie puis durant la Révolution française. Des dégâts qui touchèrent notamment les statues et les boiseries du chœur qui furent heureusement réparés par des opérations de restauration.

La toiture de la cathédrale est atteinte lors des bombardements de la ville de Strasbourg, pendant la guerre franco-allemande de 1870. Pendant l'annexion de l'Alsace-Lorraine au Troisième Reich, le culte catholique est provisoirement interdit dans la cathédrale par un décret de Hitler. Son secrétaire particulier Bormann aurait confié que le Führer comptait « transformer la cathédrale de Strasbourg en monument national puisqu'elle était revendiquée à la fois par les catholiques et les protestants ». La cérémonie en l'honneur de la victoire, mêlée à un semblant de religion et organisée par la Wehrmacht au début de juillet 1940, corrobore ces projets. Les bombardements américains de 1945 détruisent la croisée du transept. Les travaux de réparation sont immédiats. Le Conseil de l'Europe offre les vitraux de l'abside.

Visité en 2023.

 

Place de la Cathédrale, 67000 Strasbourg

Accès "plateforme" et "histoire de l'horloge astronomique" payant

 

Sources:

https://www.visitstrasbourg.fr/decouvrir-strasbourg/les-incontournables/la-cathedrale/

https://www.geo.fr/histoire/retour-sur-lhistoire-de-la-cathedrale-de-strasbourg-chef-doeuvre-de-larchitecture-medievale-209647

https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Cathedrale-Notre-Dame-de-Strasbourg.html

http://architecture.relig.free.fr/strasbourg.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Strasbourg

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