Les runes du Musée National d'Islande

L’alphabet runique ou futhark " terme formé à partir du nom de ses six premières lettres,       " est un alphabet qui fut utilisé pour l'écriture de langues proto-germaniques par des peuples parlant ces langues, tels les Scandinaves, les Frisons, les Anglo-Saxons, etc.

Le proto-celtique *rūno- signifie « secret, mystère, incantation ». Le proto-germanique devait avoir le même aspect que dans les langues celtiques, c’est-à-dire *rūno- qui signifie « secret, connaissance secrète, savoir secret, magie ».

Ce thème est bien attesté dans les langues descendant du germanique commun, comme : le vieux norrois rún (pluriel rúnar, rúnir) « secret, savoir secret, murmure » qui a donné l’islandais rúni...

Dans le Rúnatal (Edda poétique), une section du poème Hávamál, la découverte des runes est attribuée à Odin. Ce dernier a été suspendu à l’Arbre du Monde, l'Yggdrasil, après avoir été transpercé par sa propre lance, Gungnir, durant neuf jours et neuf nuits, afin d’acquérir la sagesse nécessaire à l’exercice du pouvoir dans les neuf mondes, ainsi que la connaissance des choses cachées - dont les runes.

Régis Boyer écrit dans les Vikings :

« Reste à évoquer l’agaçant problème de leur valeur prétendument magique par définition. […] Mais je dis que ce sont là affabulations complaisantes, certainement imitées de modèles bibliques ou classiques. Je me range résolument à l’opinion de L. Musset, lui-même disciple sur ce point d’A. Bæksted . À savoir : les runes sont une écriture comme une autre, capables de convoyer des opérations magiques, mais certainement pas conçues dans ce sens. […] Les inscriptions runiques s’appliquent à tous les domaines possibles de l’activité humaine. »

— Régis Boyer, les Vikings

L’alphabet runique, appelé fuþark d’après le nom de ses six premières lettres, possédait initialement 24 signes. Il en a existé plusieurs types qui ont évolué en fonction du temps, mais aussi du peuple qui les employait. Dans les pays scandinaves, où les runes ont connu l’utilisation la plus développée, leur nombre s’est réduit à partir du VIIIe siècle pour finir avec un système à 16 runes.

Les plus anciennes inscriptions attestées se trouvent au Danemark et datent du IIe siècle (inscriptions de Vimose). Peut-être en existait-il de plus anciennes, mais elles n’ont pas survécu car elles avaient dû être gravées dans le bois, comme l'attestent de nombreuses sagas. On les trouve chez les Germains nordiques au IVe siècle, mais seulement au VIe siècle chez les autres Germains, y compris les Anglo-Saxons qui vont conserver, après leur conversion à l’alphabet latin, l’usage d’un signe runique, à savoir Þ, þ (nommée þorn, thorn). Cependant, le nombre d’inscriptions relatives à ces peuples est très limité (plus d’une cinquantaine chez les Anglo-Saxons), alors que chez les Scandinaves, elles se comptent par milliers. L’usage de cet alphabet a perduré en Suède jusqu’au XIXe siècle dans un endroit reculé de Dalécarlie, alors qu’au Danemark il n’est pas utilisé au-delà du XIVe siècle. Les spécialistes situent l’apogée de ce système d'écriture entre le IXe et le XIe siècle, à la fin de l'âge des Vikings. Il s’agit surtout d’inscriptions funéraires, notamment abondantes en Suède. En revanche l’Islande pourtant colonisée par les Vikings n’a pas connu l’expansion de l'écriture runique à laquelle on a assisté sur le continent : on y trouve une cinquantaine d’inscriptions tout au plus, et elles sont tardives.  Les sagas sont écrites en caractères latins mais le Þ, þ y est un emprunt aux manuscrits en vieil anglais. Thorn est encore utilisé dans l’alphabet islandais.

Visité en 2014, 2017 et 2023.

 

Sudurgata 41, Reykjavik 101, Islande

Accès payant 

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rune

Les runes sont difficiles à lire et une lecture ne fut publiée qu'en 1868 par George Stephens de l' Université de Copenhague. Il a émit l'idée qu'il peut y avoir quelques runes manquantes au début, en raison de travaux de réparation (un long morceau de bois aurait été inséré pour réparer une grande fissure). Stephens décrit en détail la lecture des runes parfois faibles et problématiques et transcrit les runes comme suit (les runes manquantes sont données entre crochets): [SE HIN] RIKIA KÜNÜNG HER GRAFIN [E]R UA DREKA ÞÆNA. Stevens donne la traduction littérale suivante:

Voici le roi puissant ici enterré qui a tué ce dragon.

La rune au bas de la cocarde sculpté supérieure est peut être la marque du maître-sculpteur.


Rune "moderne" pour le groupe de rock islandais "Sigur Rós"

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