Le silex taillé

Le site des Bossats à Ormesson a attiré des populations humaines qui s’y sont succédé depuis au moins 100 000 ans. Bénéficiant d’un emplacement stratégique à un endroit où la vallée qui se rétrécit a sans doute favorisé le rabattage des troupeaux d’herbivores, le gisement protégé des vents, exposé au sud et à proximité de sources d’eau et d’affleurements de silex, réunit des conditions favorables à l’implantation humaine.

La découverte du site d’Ormesson date de 1930, lorsque des silex et des ossements furent remontés en surface par des labours peu profonds. Il n’a cependant été déclaré officiellement qu’en 2004 au Musée de Préhistoire de Nemours par un amateur. Ses trouvailles ont été identifiées en 2005 et attribuées à une période intermédiaire du Paléolithique supérieur, le Gravettien. La fouille menée depuis 2009 a permis de découvrir le niveau archéologique d’où provenaient ces objets mais également bien d’autres niveaux tout aussi intéressants, faisant d’Ormesson, l’un des premiers sites paléolithiques de plein-air renfermant au moins cinq occupations archéologiques qui s’échelonnent entre 100 000 et 20 000 ans avant le présent. 

 

En 2021 , les archéologues terminent la fouille du niveau gravettien daté de -28 000 ans où, durant toutes ces années, ils ont recueilli 17 000 silex taillés, les restes de 8 bisons et une dent de petite fille (le vestige humain le plus ancien d’Île-de-France).

 

 

Site archéologique des Bossats, 

rue de la Vallée 77167 Ormesson

Se renseigner auprès du musée de Préhistoire de Nemours

 

Sources:

https://archeologie.culture.gouv.fr/fr/ormesson-les-bossats

https://www.musee-prehistoire-idf.fr/fr/fiche-evenement/il-etait-une-fois-vers-louest-ormesson-2009-2021

Musée de l'Homme

La Roche-Cotard  (75600 BP)

La Ferrassie entre -100 000 et -40 000 

Ormesson


Moulage du site d'Etiolles (Magdalénien, environ 13000 ans avant le présent (AP)):L'organisation spatiale des vestiges lithiques et osseux ainsi que les foyers ont été conservés de manière exceptionnelle par de fins limons d'inondation de la Seine.

Pour les hommes de l’âge de pierre, le silex était surtout la matière première de prédilection pour la fabrication de toutes sortes d’outils. Le silex est une roche très dure (dureté de 7 sur l’échelle de Mohs) mais suffisamment cassante pour être débitée en morceaux (comme le verre, dur mais cassable). La dureté du silex permet de l’utiliser pour travailler des matériaux plus tendres comme le bois, l’os, l’ivoire qui seront incorporés dans des outils …permettant eux-mêmes de mieux travailler le silex ! Le silex a également la propriété d’être très homogène ce qui veut dire qu’une même manière de le travailler aboutira au même résultat. L’énergie mécanique transmise par une percussion se propage comme une onde dans la pierre et provoque de belles cassures régulières. De plus, les morceaux débités présentent des arrêtes tranchantes, idéales pour devenir des outils

Au paléolithique inférieur (Acheuléen), les travailleurs du silex fabriquaient leurs outils essentiellement à partir d’un noyau. Utilisant essentiellement la technique du coup direct, ils modelaient leurs outils en enlevant au noyau des éclats successifs. Un outil typique de cette époque est le biface en forme d’amande façonné en travaillant les deux côtés du noyau de pierre. Au paléolithique moyen (Moustérien), apparaissent les premiers outils fabriqués à partir d’éclats à côté de bifaces de plus petite taille. Parmi les néanderthaliens, certains développent une technique de débitage spéciale appelée « technique Levallois ». L’artisan prépare son bloc de silex avec beaucoup de soin en le taillant des deux côtés –principalement grâce à la technique du coup direct « dur »- pour donner une forme de carapace de tortue à son nucléus. Une surface de frappe est définie par des retouches, puis, de larges éclats sont grossièrement débités parallèlement et successivement. Ces éclats seront retravaillés pour leur donner leur forme définitive selon la fonction désirée. Le noyau résiduel sera encore utilisé pour produire des éclats plus petits, servant principalement à faire des pointes d’armes. Au paléolithique supérieur, les hommes de Cro-Magnon (Homo sapiens) perfectionnent encore la technique de taille. Ils produisent alors principalement des lames de silex longues et fines qui sont ensuite retouchées selon leur destination (Aurignacien, Gravettien, Solutréen, Magdalénien). C’est surtout la technique du coup «doux », direct ou indirect, ou celle par pression qui sont utilisées pour réaliser ces outils spécialisés. A la fin du paléolithique, les cultures Federmesser et Ahrensburgien produisent des lames plus petites et moins soignées. La tendance à la diminution de taille des lames produites est visible tout au long du mésolithique, en même temps qu’émergent les premières haches aux côtés d’outils constitués de simples éclats. Au néolithique réapparaissent les lames de silex façonnées avec soin, surtout par la technique de percussion indirecte et celle par pression. Les outils de grande taille comme les poignards, les haches, les faucilles sont encore fabriqués à partir d’un noyau de silex mais sont polis pour donner une surface lisse et un tranchant durable. Souvent, ces objets sont importés de régions jouissant de gisements de silex de très bonne qualité. A l’âge du bronze, l’usage du silex disparaît spectaculairement vite au profit des nouveaux outils en métal.

 

Sources:

https://www.prehistotir.com/savoir-et-connaissance/histoire-du-silex/

Musée de préhistoire de Carnac



démonstration de taille de silex en 1993

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