Le site archéologique de Sélinonte (italien Selinunte) est considéré comme le plus grand parc archéologique d’Europe.
La cité fut construite par des colons grecs de Megara Hyblea au VIIe siècle avant notre ère.
Aux VIe et Ve siècle avant J.-C., Sélinonte était une des plus importantes cités grecques avec environ 100 000 habitants, étant un centre commercial et militaire dominant.
La cité doit son nom, assez courant dans le monde grec, au cours d'eau Sélinus (l'actuel Modione), qui lui tire son nom de la plante selinon, sorte de céleri sauvage, plante médicinale qui poussait abondamment dans les environs et dont on couronnait les vainqueurs dans les jeux isthmiques et néméens. Le céleri sauvage était également le symbole de la ville, frappé sur les monnaies d'époque.
Abandonnant son alliance avec Carthage, elle se rallia à Syracuse après la victoire de Gélon de Syracuse en -480 sur les carthaginois à Himera.
Elle fut longtemps opposée à , proche ville rivale située à près de 45 km plus au nord. Mais en -409, les armées d’Hannibal alliées de Ségeste rasèrent la cité sans faire de quartier.
Elle est reconstruite en -408 par des Grecs et des Carthaginois, notamment par le Syracusain Hermocratès. Ce dernier restaure à ses frais, et de façon hâtive, une partie des fortifications de l'acropole et fait construire les deux bastions de la porte nord qui viennent remplacer des tours. En outre, la majorité de la population déserte l'acropole pour se concentrer dans les quartiers extérieurs. La ville reste cependant sous le contrôle de Carthage et doit lui payer un tribut. Les survivants grecs ne peuvent revenir qu'en -405, à la suite d'un traité de paix signé par Denys de Syracuse qui, profitant des troubles occasionnés par la conquête punique, prend le pouvoir à Syracuse.
Sélinonte connait un nouvel essor et renaît sous des traits carthaginois vers -320, et sert de point d'appui aux troupes puniques dans leur conquête de la Sicile.
En -241, les habitants la rasent entièrement pour éviter qu'elle ne tombe dans les mains de l'armée romaine, qui vient de remporter la première guerre punique. Les habitants partent vers Lilybée.
Le site est partiellement occupé durant l'époque romaine et byzantine et au début du Moyen-Âge, mais il ne retrouve plus son faste d'antan. Un tremblement de terre finit de détruire les restes de la cité antique qui est oubliée jusqu'à sa redécouverte en 1551 par le moine dominicain Tommaso Fazello. Un décret de Ferdinand Ier (roi des Deux-Siciles) en 1779 interdit aux Siciliens d'utiliser les ruines comme carrière de pierres.
Les archéologues se relaient à partir de 1809 avec le consul britannique et archéologue
Robert Fagan. À cette époque, une seule colonne, communément appelée Fusu dila Vecchia, était debout dans le Temple G.
Les temples sont désignés par des lettres en raison de la difficulté de définir avec certitude la divinité qu’ils honoraient.
Alors que le site gagne en notoriété et que le tourisme croit, les tombaroli et la mafia pillent les vestiges au XXe siècle. Sous l'impulsion de l'archéologue Vincenzo Tusa, un parc archéologique est créé dans les années 1980, en expropriant 80 propriétaires.
Le parc archéologique s’articule autour d’une vaste acropole fortifiée qui surplombe la mer, divisé en 4 zones: une au pied de l’acropole, l’autre près de la colline orientale où se dresse le temple le mieux conservé du site. Les deux autres zones sont celles de la ville antique au nord et le sanctuaire de Malophoros à l’ouest. Il y a également un intéressant musée sur le site que les italiens appellent un antiquarium. Nous en reparlerons ...
Visité en 2023.
91022 Marinella di Selinunte, Free municipal consortium of Trapani, Italie
Accès payant (privilègier les voiturettes électriques pour visiter)
Sources:
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