Si les origines médiévales du château sont toujours visibles grâce à l’ancien donjon – qui domine la cour Ovale – c’est François Ier, séduit par le site et la forêt giboyeuse, qui commande dès 1528 des aménagements spectaculaires, faisant rebâtir à neuf le palais médiéval et l’accroissant en palais à l’italienne, reflet de la puissance d’un roi lettré et amoureux des arts. Le château conserve ainsi, de nos jours, les plus grands vestiges décoratifs de la Renaissance française, tels que les artistes italiens invités par François Ier à Fontainebleau (comme Rosso Fiorentino et Primatice) en ont importé les principes.
Les successeurs de François Ier poursuivront son œuvre : château favori d’Henri IV renouant avec un temps de splendeur, la naissance du futur Louis XIII dans l’appartement du roi l’imposera en berceau de la dynastie des Bourbons. Le jeune Louis XIV y affirmera son pouvoir absolu, tandis que Louis XVI et Marie-Antoinette y aménageront, à la veille de la Révolution française, des espaces d’évasion enchanteurs à l’écart des fastes de Versailles.
Pendant la Révolution française, le palais est vidé de son mobilier. En janvier 1789, le feu prend dans l'Orangerie, l'incendie s'étant propagé et ayant endommagé la chapelle, réduit en cendres l'appartement du Dauphin (dans l'aile précédemment connue sous le nom de Galerie de François Ier). Il est occupé par l'École Centrale de Seine-et-Marne, puis devient, du 28 janvier 1803 au 30 juin 1808, la caserne de l'École spéciale militaire qui sera transférée à Saint-Cyr-l'École et enfin une prison.
Napoléon Ier fait revivre Fontainebleau à partir de 1804, il le fait meubler, y tient sa cour pour laquelle il fait aménager 40 appartements de maître. Deux soirs par semaine, il fait donner des spectacles d'opéra et de théâtre. Fontainebleau est aussi un lieu de décision politique, comme le montrent la salle du trône et la bibliothèque de travail de l'empereur, qui y fait transférer secrètement le pape Pie VII (prisonnier de l'Empereur à Savone), le 20 juin 1812, qui y resta enfermé pendant dix-neuf mois et y signera sous pression le concordat de Fontainebleau, le 25 janvier 1813. Le pape quittera Fontainebleau le 23 janvier 1814.
Le futur Napoléon III est baptisé au château le 4 novembre 1810, avec 24 autres enfants de dignitaires et généraux.
Les décors de Fontainebleau témoignent de siècles de transformation des goûts et des usages. Dans l’escalier du roi voulu par Louis XV, la majestueuse et sensuelle élégance des grands nus féminins en stuc de la Renaissance rappelle qu’auparavant se trouvait là la chambre de la duchesse d’Étampes, maîtresse de François Ier. Les salles Saint Louis, situées dans le donjon, évoquent le passé médiéval du château. Tout proche, le « cabinet ovale », décoré par le Flamand Ambroise Dubois à la demande d’Henri IV, vit naître Louis XIII.
Plus loin, on croise l’immense galerie de Diane, transformée en bibliothèque sous Napoléon III avant de pénétrer dans la fastueuse chambre de l’Impératrice, occupée par toutes les souveraines de Marie de Médicis à l’Impératrice Eugénie. Le merveilleux lit surmonté d’un « amour » qui pose un doigt sur ses lèvres était destiné à Marie-Antoinette, mais c’est Joséphine, l’épouse de Napoléon Ier, qui l’occupera. À partir de sa chambre, la Reine ou l’Impératrice pouvait rejoindre ses appartements privés, plus intimes et loin des contraintes de l’étiquette. Le boudoir d’Argent, créé pour Marie-Antoinette, témoigne de l’extrême raffinement de leur décor.
Déambuler dans le château, c'est parcourir sept siècles d'histoire. D'une pièce à l'autre, on change d'époque, en découvrant une imbrication des styles. Le château compte 1 500 pièces, dont une partie est aujourd'hui ouverte au public. Parmi les espaces accessibles : les Grands Appartements, le musée chinois et le musée Napoléon Ier. Situés à l'étage, les Grands Appartements comprennent certaines des pièces les plus remarquables du château, dédiées à l'exercice du pouvoir et à la vie de la cour. On découvre notamment :
L'appartement du roi. De Henri III à Louis XVI, les appartements royaux abritent la chambre à coucher du roi, qui ne se dévoile plus sous son apparence d'origine puisque Napoléon Ier y a fait aménager une salle du trône. Réalisé en 1804, le trône est installé sur une estrade, dans l'alcôve où était jadis installé le lit royal. Il s'agit de la dernière salle de trône napoléonienne encore existante.
Dans l'entrée des appartements du roi se déploie un escalier menant à la cour Ovale, qui offre une belle illustration du mélange des styles du château. Escalier qui a engendré des situations cocasses au fil des siècles. Il occupe en effet l'ancienne chambre de la maîtresse de François Ier, la duchesse d'Etampes. En regardant de près les stucs qui ornent les murs, vous découvrirez des représentations de figures féminines dénudées et érotiques, qui datent du XVIe s. Une découverte qui n'a rien de très étonnant lorsque l'on connaît le caractère libertin de François Ier, mais qui n'a pas manqué de choquer l'épouse de Louis XV, qui demanda au milieu du XVIIIe siècle à ce que les sexes féminins soient recouverts d'un voile de pudeur.
L'appartement de Napoléon Ier. Refusant d'occuper la même chambre que les souverains l'ayant précédé, Napoléon Ier fit réaménager en 1804 l'appartement intérieur de Louis XVI. Cela explique le décor Louis XVI enrichi d'un mobilier de style Second Empire.
L'appartement de la reine. Comme le roi, la reine bénéficie de son escalier personnel qui mène à la cour Ovale. Pour atteindre la chambre d'apparat, il faut traverser plusieurs antichambres et salons, dont le remarquable salon des Tapisseries, très richement décoré. L'essentiel du mobilier date du Second Empire. Appelée la Chambre de l'Impératrice, l'ancienne chambre à coucher des reines de France fut occupée par toutes les épouses des souverains, de Marie de Médicis à Marie-Antoinette (la pièce est d'ailleurs surnommée « la chambre des six Marie », en référence aux six souveraines portant ce prénom qui l'ont occupée), puis par l'épouse de Napoléon Ier, l'impératrice Joséphine. Le mobilier date du Premier Empire, et les murs sont ornés de précieuses soieries brossées, réalisées à Lyon à la fin du XVIIIe s.
Les salles Renaissance. C'est à François Ier que l'on doit la transformation du château médiéval en un véritable palais et son extension vers l'ouest avec la création de nouvelles pièces abondamment décorées. Construite entre 1528 et 1530, la galerie François Ier est une belle illustration du style Fontainebleau. François Ier confia sa décoration – un mélange de fresques, de lambris et de stuc excentrique pour l'époque – à des artistes italiens.
Parmi les nombreux salons, antichambres et cabinets, on découvrira par ailleurs le salon de réception et son plafond dit « aux planètes », de même que la chambre à coucher occupée autrefois par Anne d'Autriche et l'extraordinaire profusion de sa décoration (plafonds, boiseries dans lesquelles viennent s'enchâsser des tapisseries des Gobelins et des panneaux peints…). Au-delà de ces grandes salles d'apparat vouées à la vie publique, vous aurez l'occasion également d'admirer, dans le cadre de visites guidées uniquement, des espaces plus intimes, adaptés à la vie quotidienne des souverains : le Théâtre Impérial, les Petits Appartements, les appartements de Mme de Maintenon, mais aussi le boudoir turc de Marie-Antoinette.
Visité en 2023...
Place du Général de Gaulle – 77300 Fontainebleau
Accès payant
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Fontainebleau
https://www.chateaudefontainebleau.fr/chateau-fontainebleau-voyage/la-demeure-des-rois/
Grand salon de l'impératrice
Chapelle Saint-Saturnin
Jeu de paume
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