Le prieuré d’Oignies, souvent dénommé abbaye d’Oignies se situait dans le hameau belge d’Oignies, en bord de Sambre, dans la commune actuelle d’Aiseau-Presles, près de Charleroi.
Quatre frères venus de Walcourt s’installent, avec leur mère veuve, en 1187 près d’une ancienne chapelle Saint-Nicolas, en bord de Sambre. Des quatre frères, trois sont prêtres : Gilles, Robert et Jean. Le quatrième est Hugues. Resté laïc il deviendra un orfèvre de grand renom et sera connu plus tard sous le nom d’Hugo d’Oignies.
Vivant de manière religieuse ils adoptent la règle de Saint-Augustin et en 1192 leur prieuré (Saint-Nicolas d’Oignies) est officiellement reconnu par l’ordre des chanoines de Saint-Augustin. Gilles de Walcourt en est le premier prieur.
Leur mère dirige une communauté de béguines dans le voisinage du prieuré. En 1207 elle y reçoit comme béguine une « Marie de Nivelle » cherchant la solitude. Grande mystique favorisée de grâces spirituelles exceptionnelles, Marie meurt à Oignies en 1213. La dévotion populaire la canonisera ; elle est connue, liturgiquement, comme sainte Marie d’Oignies. Le béguinage disparaît au XIVe siècle.
Le Trésor d’Oignies, reconnu depuis 1978 comme l’une des sept merveilles de Belgique, sort du territoire belge presque en intégralité pour la première fois. Du 19 mars au 20 octobre 2024, le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge présente ces pièces d’orfèvrerie dans une exposition qui leur est entièrement dédiée : Merveilleux Trésor d’Oignies : éclats du XIIIe siècle.
Parmi les objets du trésor, exposé habituellement au Musée des Arts anciens du Namurois, une trentaine pouvant voyager est présentée au musée de Cluny : des pièces d’orfèvrerie, principalement des reliquaires, et une sélection de textiles. Le parcours rassemble des œuvres majeures telles que le reliquaire du lait de la Vierge, le reliquaire de la côte de saint Pierre, les plats de reliure de l’évangéliaire d’Oignies ou encore le calice et la patène dits de Gilles de Walcourt. L’exposition permet de retracer l’histoire du prieuré Saint-Nicolas d’Oignies, une communauté de chanoines augustins fondée à la fin du XIIe siècle, autour de trois figures centrales : Marie d’Oignies (1177-1213), Jacques de Vitry (1185-1240) et le talentueux orfèvre Hugues de Walcourt, dit Hugo d’Oignies († vers 1240). Ses créations et celles de son atelier, reconnaissables par la profusion des nielles, filigranes, motifs naturalistes et cynégétiques, constituent un témoignage virtuose du travail du métal précieux.
Quelques années après la fondation du prieuré, la mystique Marie d’Oignies s’y installe. Plusieurs pièces de l’exposition évoquent le destin de celle qui a été déclarée bienheureuse peu après sa mort et qui est encore vénérée aujourd’hui. À la même époque, Jacques de Vitry, brillant prédicateur et un temps évêque d’Acre en Terre sainte, devient le principal mécène du prieuré et lui fournit reliques et matières précieuses. Son soutien permet au prieuré de devenir un important foyer de création d’objets d’orfèvrerie. Hugo d’Oignies, puis son atelier, y déploie un art en constante évolution, comme le souligne l’exposition.
C’est la première fois que ce prestigieux trésor, dont une grande partie des pièces ont été inscrites en 2010 sur la liste des biens classés comme « Trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles », sort dans sa presque intégralité de Belgique, cent ans après une présentation partielle de trois pièces au musée du Louvre en 1924.
Visité en 2024.
6 place Paul Painlevé 75005 Paris
Accès payant (jusqu’au 20 octobre 2024)
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Prieur%C3%A9_d%27Oignies
https://www.museedesartsanciens.be/evenements/merveilleux-tresor-doignies-eclats-du-xiiie-siecle/
Plat de reliure de l’évangéliaire (Hugo d’Oignies, 1229-1234 (?))
Phylactères de Saint-Hubert, de Saint-André
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