Aera Sacra

L’Area Sacra, un des sites archéologiques les plus antiques de Rome et le lieu exact où Jules César a été assassiné de 23 coups de poignards à Rome le 15 mars 44 av. J-C.

Le complexe archéologique, connu sous le nom d'Area Sacra, fut découvert au milieu de la place durant les campagnes de fouilles de 1926-1928, reprises dans les années 1970, qui mirent au jour un important complexe de quatre temples, tous d'époque républicaine, dont l'histoire est très compliquée, quoique établie de manière relativement précise.

La zone a été identifiée par la présence du portique de Minucius, construit en 106 av. J.-C. par Marcus Minucius Rufus pour son triomphe sur les Scordisques. Le portique est reconnaissable à ses colonnes jamais refaites à l'époque impériale, visibles sur le côté nord-est de la place. Son dallage en tuf volcanique est postérieur aux temples A, C et D, mais antérieur au temple B, ce qui a permis d'établir une chronologie de toute la zone.

Les temples sont désignés, à partir du nord, par les lettres A, B, C et D, en l'absence de certitude sur les divinités auxquelles ils étaient dédiés. Devant eux s'étend une rue pavée, reconstruite après l'important incendie de Rome de 80, peu après l'extension du portique de Minucius qui finit par occuper toute la zone.

Par ordre chronologique, on peut distinguer :

  1. le temple C : IVe / IIIe siècle av. J.-C. ;
  2. le temple A : IIIe , refait au Ier siècle av. J.-C. ;
  3. le temple D : début du IIe , refait au Ier siècle av. J.-C. ;
  4. le temple B : fin du IIe /début du Ier siècle av. J.-C..

Les temples A et C, construits au niveau du sol primitif, étaient indépendants l'un de l'autre, séparés par un assez large espace. Ce n'est que plus tard que le temple D fut ajouté à l'ensemble.

Une totale transformation survint lorsque le niveau du sol fut surélevé d'environ 1,40 m, sans doute à la suite d'un grand incendie, comme celui de 111 av. J.-C. On créa alors un sol dallé de tuf commun aux trois temples, peut-être clos par un portique à colonnes dont on voit des restes sur les côtés nord et ouest. Les podiums des temples virent alors leurs hauteurs respectives diminuées de moitié : alors que le temple C n'a pas subi de transformations, le soubassement du temple A a été revêtu de blocs de pierre neufs et le temple D a été notablement élargi et entièrement revêtu de travertin.

À cette époque, l'espace entre les temples A et C a dû être jugé inesthétique, puisqu'on a construit sur le sol de tuf de cet ensemble asymétrique un quatrième temple, le temple B, de plan circulaire.

Pour dater ce sol dallé, on dispose d'une indication fournie par l'inscription de l'autel situé devant le temple C, qui a été recouvert par le sol de tuf et lui est donc antérieur. Cette inscription rapporte que l'autel fut refait par un certain Aulus Postumius Albinus, neveu d'Aulus Postumius Albinus Luscus, qui fut consul en 180 av. J.-C. Le sol de tuf a donc été établi postérieurement, vraisemblablement vers le milieu du IIe siècle av. J.-C.

L'étude architecturale du complexe a grandement éclairé toute la chronologie des édifices sacrés de l'Italie centrale et de Rome elle-même : on a pu ainsi établir, par l'étude des styles des édifices existants, toute une évolution du goût artistique et architectural au cours de la période républicaine, depuis la forme la plus archaïque, à même le sol d'origine pour les temples C, A et D, jusqu'à l'hellénisme très marqué du temple B, du type « tholos périptère ». On passe donc à cette époque des modèles étrusco-italiques à une architecture directement inspirée par l'art grec. À cela s'ajoute, au fil du temps, la réduction de la hauteur des soubassements.

Derrière les temples B de Fortuna et C Feronia, un grand socle de tuf est un reste de la Curie de Pompée, là où se tenaient les séances du Sénat de Rome. Jules César y fut assassiné lors des ides de Mars, jour de fête consacré à Mars, le dieu de la guerre par les Liberatores, les sénateurs romains qui ne souhaitaient pas qu’il soit dictateur à vie, craignant une tyrannie. Alors qu’il entrait dans la Curie de Pompée, adossé au Théâtre du même nom, le Sénat romain qui conspirait contre lui se réunissait. Selon la légende, l’un des sénateurs se serait saisit de sa tunique, donnait le signal d’attaque. Jules César aurait reçu vingt-trois coups de poignard et aurait été laissé pour mort dans ces lieux. En apercevant Brutus, il aurait prononcé les célèbres mots : “Toi aussi mon fils !”. 

Visité en 2013, 2017 et 2019.

 

Largo di Torre Argentina, 00186 Roma RM, Italie

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Largo_di_Torre_Argentina

https://toutelaculture.com/actu/larea-sacra-sera-restauree-ouvrira-au-public-en-2022/

https://www.rome-roma.net/largo-di-torre-argentina/

Temple C (au premier plan)

Temple B

Temple A

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