L'ancienne cathédrale Notre-Dame de Laon

C'est une cathédrale de style gothique primitif. Elle est l'un des premiers édifices majeurs de style gothique en France. Construite après l'église abbatiale de Saint-Denis, la cathédrale Notre-Dame de Noyon et la cathédrale Saint-Étienne de Sens, elle est contemporaine de Notre-Dame de Paris : elle est représentative du premier art gothique pour l'élévation intérieure et du gothique dit « classique » pour les parties supérieures des façades et pour les tours.

Elle eut une grande influence sur de nombreux édifices gothiques comme les cathédrales de Bamberg (pour les tours), Magdebourg et de Limbourg (pour l'élévation intérieure avec tribunes), mais aussi sur celle de Chartres, pour le transept. Elle reprend des caractéristiques que l'on trouve à la cathédrale Notre-Dame de Tournai ou à la cathédrale de Reims.

La cathédrale Notre-Dame de Laon se dresse majestueusement sur la « montagne de Laon », la ville haute, surplombant la plaine de 100 mètres. La cathédrale possède trois grandes façades dotées de tours et des portails d'entrée monumentaux : à l'ouest comme de coutume, mais aussi au sud et au nord.

Sur les sept tours prévues, cinq s'élancent vers le ciel : les deux tours couronnant le bloc de façade ouest ; la tour-lanterne à la croisée du transept et deux tours aux extrémités du transept, qui comporte aussi deux tours semblables, mais seulement achevées à hauteur de la toiture. Villard de Honnecourt, maître d'œuvre et dessinateur du XIIIe siècle, a dit qu'elles étaient les « plus belles du monde». On dit aussi que l'architecte allemand Hermann Friedrich Waesemann s'en inspira dans la seconde moitié XIXe siècle pour les plans du beffroi du Rotes Rathaus (hôtel de ville de Berlin).

 

La nef, composée de dix travées, mène au transept dominé par la tour-lanterne. Cette tour lanterne, à la croisée du transept, est particulièrement surprenante: la construction de tour lanterne étant caractéristique de l'art gothique normand. La façade occidentale est considérée comme la première façade gothique. Elle comporte trois grands porches abritant des portails ornés de sculptures et de voussures. La façade est également composée de trois étages comprenant une rosace encadrée de deux fenêtres, une galerie à jour en trois parties et deux tours ornées de boeufs de pierre à chaque angle. Elles rendent hommage aux bœufs qui ont acheminé les blocs de pierre depuis les carrières avoisinantes, notamment celles de la commune de Chermizy située à plus de 15 km, puis de les monter au sommet de la « montagne couronnée » de Laon. Selon la légende, épuisés par les efforts, les bœufs aurait été remplacé par un bœuf miraculeusement apparu.

La cathédrale dispose de cinq tours, achevés vers 1240, remarquables par leur nombre et par leur légèreté (chaque tour est totalement évidée). Chaque tour quoique ressemblante est unique: la tour de droite de la façade a été modifiée par les événements (à l'origine, elle se terminait par une flèche que les révolutionnaires ont abattue) alors que la tour nord, dite Thomas Becket (en souvenir de l'accueil du prélat anglais en fuite dans la ville de Laon) est la plus haute (60 mètres / 197 pieds alors que les autres tours font 56 mètres) dispose, à chaque angle, de tourelles octogonales.

Cependant, le chantier n'est pas exempt de problèmes: l'instabilité de l'ensemble obligea l'architecte à transformer le chevet de la cathédrale en chevet plat renforcé par de puissants contreforts. La cathédrale a subi aussi de nombreuses transformations: au XIVe siècle, la façade du transept sud est modifiée; au XVIe siècle, les chapelles de la nef et du choeur sont fermées par des devantures renaissance.

En 1790, le diocèse de Laon est supprimé est le territoire est rattaché à Soissons. La cathédrale devient donc une simple église paroissiale. Elle ne retrouvera jamais son statut initial.

La cathédrale fut classée parmi les Monuments historiques dès 1840 mais menaçait ruine. Après de vibrants plaidoyers, surtout de Prosper Mérimée, les travaux de restauration indispensables furent entrepris en 1846, sous la supervision de Émile Boeswillwald, et s'achevèrent à la veille de la Première Guerre mondiale, sauvant la cathédrale du désastre.

Visté en 2024.

 

Rue du Cloître, 02000 Laon

Accès libre

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Laon

https://www.musiqueorguequebec.ca/orgues/france/laonnd.html

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