Des fragments de la statue de la Vierge vénérée par les druides sont contenus dans la statue de Notre-Dame-de-Bonne-Garde : si ce ne sont pas de reliques à proprement parler, ce sont toutefois des objets d'une portée symbolique tout aussi importante, car établissant un lien matériel avec les origines de la basilique, et avec les débuts du christianisme dans la région.
Avant 1090, un genre de vase dit la coupe de Saint-Macaire avait été offert à l'église ; on ignore qui en fut le donateur et dans quelles circonstances il était arrivé à Longpont. Michel Réale suppose qu'il devait se trouver à Constantinople auparavant, et qu'il fut ramené par un pèlerin de Jérusalem passant par là. Il contenait apparemment son acte de donation et fut posé sur l'autel lors de plusieurs cérémonies d'investiture.
C'est la première relique de Longpont dont les archives font acte. Le reliquaire se situait primitivement dans l'abside. Vers 1130, les deux reliques les plus emblématiques de l'église sont mentionnées pour la première fois : elles se rattachent directement à la sainte patronne de la basilique. Ce furent deux ou trois petites fioles de verre dites les phylactères de la Vierge. Elles renfermaient des morceaux du voile de sainte Marie et auraient déjà été apportés par saint Denis, au commencement de la vénération de la mère du Christ à Longpont.
En 1154, lors du rattachement de la collégiale du château de Montlhéry à l'église de Longpont, celle-ci obtint un fragment de la ceinture de saint Pierre. Rien n'est connu sur l'enrichissement du reliquaire au cours des siècles suivants. Quand les moines durent quitter provisoirement Longpont pour s'abriter à Paris, en 1561, ils cachèrent les reliques dans une cavité du mur septentrional, où on porta ultérieurement l'inscription Sicut qui ignoti et cognitit. L'abbé Lebeuf écrit au milieu du XVIIIe siècle que l'église de Longpont ne serait point renommée par ses reliques. Les phylactères de la sainte Vierge Marie et la coupe de saint Macaire n'existaient plus.
Après la Révolution, les reliques furent sorties de leurs cachettes en 1801 seulement, et dom Perret translata celles des saints Côme, Damien, Eustache, Honoré, Yon, Nicolas, Mamert, Marcel et Urbain, et des saintes Cordule et Julienne, dans de nouveaux reliquaires. Les châsses ou reliquaires de la période post-révolutionnaire n'étaient peut-être pas tous dignes, car le lundi de la Pentecôte 1843, l'abbé Arthaud procéda à une importante translation de reliques sous la présence de plusieurs témoins, dont le bedeau Niolas Caillé, qui les avait encore vues avant la Révolution. Les châsses furent offertes par les fidèles. Ainsi, les restes des saints Côme, Damien, Eustache et Mamert reçurent de nouvelles châsses. Grâce à un titre de dom Perret et de dom Junot, on put retrouver les reliques de sainte Geneviève (des cendres) et de saint Marcel. D'autres reliques figurant déjà sur un acte de 1713 avaient été retrouvées : ce sont celles de saint Cassius, sainte Léonille et de saint Maurice d'Agaune.
Il n'y avait donc apparemment plus que les reliques de ces seize saints, ce qui est certes considérable pour une église paroissiale, mais guère extraordinaire pour une abbaye avant la Révolution. Un tube de cristal fermé par le sceau de l'évêque et contenant des fragments du voile et de la ceinture de la Vierge fut enfermé dans une châsse par l'abbé Arthaud : il s'agit apparemment de reliques nouvellement offertes, en remplacement des phylactères de la Vierge. Ainsi l'abbé Arthaud commença à constituer l'un des plus grands reliquaires de la France, à rayonnement mondial.
De fur et à mesure, de hauts ecclésiastiques et des abbayes envoyèrent d'autres reliques, à commencer par l'évêque de Séez, qui offrit une relique de saint Godegrand. Pour la nouvelle consécration de l'église le 9 octobre 1859, des reliques de saint Denis, saint Nicaise et sainte Pience furent placés dans le maître-autel. Le 7 novembre 1859, des reliques de saint Eustache, saint Victor de la légion thébaine et saint Julien de Brioude furent enfermées dans l'autel de Notre-Dame-de-Bonne-Garde. Sous cet autel, on plaça les reliques de sainte Ursule et sainte Symphorosa. Au moins vingt-trois saints sont ainsi présents dans l'église, dont certains sont pratiquement des inconnus (saint Cassius, sainte Léonille, sainte Pience, sainte Symphorosa, saint Victor), et d'autres tout au contraire très populaires (saints Côme et Damien, saint Denis, sainte Geneviève...).
Pour la suite, il est vain de citer toutes les arrivées de reliques. Elles sont en principe toujours accompagnées de leurs certificats d'authenticité, établis par des évêques et se basant sur les actes de donation et autres documents d'archives permettant de retracer le parcours des reliques, ainsi que sur les témoignages de personnes présentes lors des translations. Les récipients enfermant les reliques sont généralement scellés. Ainsi, l'authenticité des reliques est garantie au moins pour celles dont l'historique est connu et ne présente pas de lacunes. Des doutes peuvent peser sur les reliques les plus anciennes, dont les circonstances de leur arrivée en France sont souvent entourées d'ombre. Il en va de même d'un important lot de reliques offert par dom Grosso, dignitaire de l'archidiocèse de Turin, avec lequel l'abbé Arthaud entretenait des relations épistolaires, et par le cardinal Filippo de Angelis.
Seulement les morceaux de la Vraie Croix arrivés en été 1865 sont accompagnés d'un certificat. Les autres reliques sont en grande partie d'une très haute portée spirituelle : deux parcelles de l'éponge et du roseau du Christ ; des fragments des langes de l'enfant Jésus provenant de la chapelle de Pie X ; des reliques des saints Innocents et même de saint Luc et de saint Marc ; ainsi que les reliques de nombreux papes et évêques canonisé. L'évêque de Versailles demanda des garanties sur l'authenticité de ces reliques, mais reçut seulement la réponse laconique que le chapitre de Turin n'avait pas l'habitude d'honorer des reliques douteuses. Avant la reconstruction des parties orientales de l'église, le reliquaire avait déjà atteint une telle importance que lors des grands pèlerinages, il fallait trois cents personnes pour porter les réceptacles des reliques, dont le nombre fut estimé à quatre cents.
L'église possède aujourd'hui un reliquaire très riche contenant 1 294 reliques de 528 saints, le plus important de France après celles de la basilique Sainte-Clotilde de Reims et de la basilique Saint-Sernin de Toulouse. La plupart des bustes, bras-reliquaires, châsses et médaillons datent du XIXe siècle. Selon l'inventaire de Chabin et Fay en 1988, on dénombre dix-huit bustes-reliquaires ; vingt-trois cadres ou tableaux-reliquaires ; trente-quatre lanternes-reliquaires et reliquaires-monstrances ; quarante-trois châsses ; et 442 médaillons et encolpions. Toutes ces reliques sont par ailleurs classées monuments historiques au titre objet depuis le 4 février 1991. Elles sont également répertoriées dans l'Inventaire général du patrimoine culturel avec descriptions et photographies. Les reliques des saints ayant un lien avec la basilique sont exposées dans la première travée du bas-côté sud (chapelle baptismale) ; les autres sont abritées dans les sept armoires-reliquaires qui occupent le fond du croisillon nord (chapelle du Sacré-Cœur). Ces armoires ne sont ouvertes que le dimanche après-midi, ainsi que lors des pèlerinages, ou à la demande, pour les groupes uniquement.
Visité en 2024.
9 Pl. des Combattants, 91310 Longpont-sur-Orge
Accès libre
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Notre-Dame-de-Bonne-Garde
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