Les thermes d’Agrippa sont les thermes publics les plus anciens de Rome (à l’origine thermes privés, légués par testament au peuple romain).
Ils furent construits sous Auguste par Agrippa de 25 à 19 av. J.-C., entre le Panthéon et le Théâtre de Pompée , au nord de l’aire sacrée du Largo Argentina. Il en reste les structures murales autour de la grande salle circulaire, coupée aujourd’hui par la via della Ciambella. Quand Agrippa termina la construction de l’aqua Virgo à Rome, ses thermes purent fonctionner. L’édifice, dont murs et sols étaient revêtus de marbres précieux, mesurait environ 100 m de largeur (sens Est-Ouest) et 120 m de longueur.
Son plan est connu grâce à la Rorma Vrbis Romae (plan de la ville de Rome datant du début du IIIe siècle ap. J.-C.) et grâce à des dessins de la Renaissance de Peruzzi, Palladio, et Rossi. Comme dans les plus anciens édifices thermaux, les pièces s’organisaient irrégulièrement autour d’une grande salle circulaire, une étuve à coupole dont le diamètre interne approchait les 25 m. On sait que les thermes d’Agrippa furent restaurés une première fois après l’incendie de 80 apr. J.-C., une autre fois par Hadrien. Une dernière intervention se situe à l’époque de Constance et Constantin. Tout près des thermes, côté Ouest, avait été agencé un lac artificiel, le stagnum Agrippae, alimenté également par l’aqua Virgo. Étant représenté sur le plan sévérien, il est probable qu’il fut utilisé comme piscine des thermes.
Contrairement aux thermes impériaux construits ultérieurement, comme les thermes de Trajan ou de Caracalla, les thermes d'Agrippa n'étaient pas pourvus de complexe sportif. Les premiers thermes avaient peu de pièces, aucune symétrie et un plan longiligne.
Restes des Thermes d’Agrippa, Via dell'Arco della Ciambella, 8, 00186 Roma RM, Italie
Sources:
L’Apoxyomène de Lysippe, placé face aux thermes, était particulièrement admiré. Il est aujourd’hui exposé aux musées du Vatican.
Le type est fameux dès l'Antiquité : toujours selon Pline, la statue est consacrée par le général Marcus Agrippa devant les thermes qui portent son nom. L'empereur Tibère, grand admirateur de la statue, la fait enlever et transporter dans sa chambre. « Il en résulta une telle fronde du peuple romain », raconte Pline, « qu'il réclama dans les clameurs du théâtre qu'on restituât l’Apoxyomène et que le prince, malgré son amour, le restitua. »
Apoxyomène (en grec ancien ἀποξυόμενος / apoxuómenos, de ἀποξύω / apoxúô, « racler, gratter ») est le nom générique donné dans la statuaire antique à la représentation d'un athlète en train de se nettoyer après l'effort, se raclant la peau à l'aide d'un strigile.
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