Qui dit Sens, dit cathédrale!

La cathédrale Saint-Étienne de Sens ne fait pas partie du circuit traditionnel des grandes cathédrales de France (Amiens, Paris, Chartres, Rouen, Reims, Bourges, Saint-Denis et Strasbourg). Et c'est bien regrettable parce que, en tant que première cathédrale gothique de France, elle fait la jonction architecturale entre le roman et le gothique primitif. 

L'autre grande curiosité de Saint-Étienne de Sens repose dans le nombre impressionnant de verrières du XIIIe siècle et de la Renaissance. Enfin, la cathédrale conserve de nombreuses autres œuvres d’art.
En général, les historiens datent le début de la construction de la cathédrale des années 1125-1130, c'est-à-dire avant la pose de la première pierre de la basilique Saint-Denis de l'abbé Suger. Si l'archevêque Henri Sanglier fut le grand initiateur de Saint-Étienne, en revanche son talentueux architecte reste inconnu. La construction commença par le chevet; puis on développa le monument vers l'ouest, sans transept. Vers 1163, le gros œuvre était terminé (chœur, nef, voûtes et toitures). Cette année-là, le pape Alexandre III, en exil en France, fixa sa résidence à Sens. Cette cathédrale immense, d'un style totalement inédit, avait en effet de quoi l'attirer. Les tours nord et sud de la façade furent érigées peu après, le pape ayant, dans une bulle, sollicité les aumônes des fidèles. En 1184, un terrible incendie dévasta la ville, vraisemblablement sans conséquence pour Saint-Étienne. Néanmoins, une première modification intervint : on rehaussa toute la nef. Les fenêtres romanes du troisième niveau de l'élévation firent place à de larges ouvertures gothiques afin d'éclairer davantage le vaisseau central. À la même époque, on lança la construction du palais synodal.

En 1234, elle est le cadre du mariage de Louis IX (futur Saint-Louis) et Marguerite de Provence.
En avril 1268, la tour sud s'écroula, faisant de nombreuses victimes. Les travées voisines et une partie de la façade furent entraînées dans la chute. La reconstruction fut lancée grâce à la vente d'indulgences accordées par les papes Clément IV et Nicolas IV. Dès la fin du XIIIe siècle, les chapelles latérales s'élèvent au nord et au sud de la nef, entre les contreforts. Comme toujours, elles sont financées par des confréries, de riches chanoines ou des grandes familles de la ville. Trois chapelles sont érigées au flanc du déambulatoire.
À la fin du XVe siècle, on lance le grand chantier du transept. Le maître parisien Martin Chambiges est appelé pour dresser les plans et surveiller les travaux. C'est dans ce transept que de nombreux donateurs offriront de beaux vitraux Renaissance, dont un Arbre de Jessé original puisqu'il contient une Annonciation.
Au XVIIIe siècle, les chanoines de la cathédrale suivent la mode : badigeon uniforme et intégral pour couvrir tous les décors antérieurs ; nouveau dallage (et disparition des pierres tombales). En 1742, Servandoni érige le grand autel à baldaquin.

Visité en 2024

 

Place de la République, 89100 Sens

Accès libre

 

Sources:

https://www.patrimoine-histoire.fr/P_Bourgogne/Sens/Sens-Saint-Etienne.htm

LE CROISILLON SUD DU TRANSEPT (œuvre de MARTIN CHAMBIGES)

Arcature aveugle de type roman 

La rosace nord du transept de la cathédrale ou rosace du Concert Céleste, à cinq branches (1516).

LA VERRIÈRE DE SAINT EUSTACHE, vers 1207-1215

Grand vitrail de saint Thomas Becket (côté Nord du déambulatoire du chœur).

LA ROSE SUD : JUGEMENT DERNIER ET VIE DE SAINT ÉTIENNE, 1502

Vue du tombeau du dauphin et de la dauphine, fils du roi Louis XV décédés en 1765 et 1767 (parents de Louis XVI). 1777

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