L'ancienne cathédrale Saint-Paul-Aurélien abrite plusieurs tombeaux.
Le plus ancien est un sarcophage roman (Xe siècle - XIIe siècle ?) en granite de Sainte-Catherine. Dit de Conan Mériadec ; le chanoine Toussaint de Saint-Luc prétendait y avoir lu l'inscription suivante : HIC IACET CONANUS BRITONUM REX. Il est sculpté de motifs chrétiens : une croix ancrée à la tête, l'arbre de vie au pied, avec cinq arcatures sur les côtés, bordant un arbuste dépouillé de ses feuilles (symbole de mort).
Conan Mériadec, roi légendaire de l’Armorique bretonne:
Selon l’histoire légendaire bretonne, mise en forme au XIIe siècle par Geoffroy de Monmouth, Conan serait un chef breton insulaire passé sur le continent en 383, avec l’armée de Maxime, général romain, usurpateur de l’Empire.
Un temps victorieux et même maître de Rome (388), Maxime est victime de la réaction de Théodose et ses Bretons livrés à eux-mêmes, se replient en Armorique, que Maxime aurait concédée à Conan en récompense de ses services. Reconnu roi, Conan s’installe à Nantes, appelle en Armorique des femmes de Bretagne insulaire, fonde des églises, établit des diocèses, publie des règlements pour la navigation et la défense des côtes, installe des officiers…
Cette transposition mythique de la migration bretonne vise à doter la monarchie bretonne d’une vénérable antiquité, puisque Conan, premier de la lignée des rois de Bretagne, est censé avoir régné un siècle avant Clovis.
La généalogie d'Anne de Bretagne, deux fois reine de France, par ses mariages avec Charles VIII et avec Louis XII, prétendait descendre de cette lignée héroïque.
On a longtemps cru Conan le premier auteur de la devise : « J'aime mieux mourir que de me souiller ».
On rapportait que, débarquant sur les côtes de l'Armorique, il aperçut des hermines qui se réfugièrent sous son bouclier. Frappé par ce présage, qu'il jugea favorable, le conquérant aurait fait peindre un de ces petits animaux sur ce bouclier même, et aurait pris pour devise ces mots : Malo mori quam foedari.
Une autre version de la légende:
Allant en expédition guerrière, le roi Conan Mériadec aurait aperçu un jour une hermine blanche hésitant à franchir un ruisseau boueux et poussant des cris plaintifs. Le roi s'arrêta pour la regarder, la croyant blessée. Un de ses officiers lui dit : « Seigneur, cette petite bête est une hermine. Elle n'est pas blessée. Sa seule douleur, c'est qu'elle ne peut pas traverser sans tacher sa belle robe blanche, car l'hermine préfère la mort à la moindre souillure ». Bien que terrorisée, l'hermine se laissa prendre par le roi. On dit qu'en souvenir de cette scène, Conan fit broder sur ses bannières une hermine avec cette devise : « Plutôt la mort que la souillure ».
A cela, comme l'a fort judicieusement dit un historien moderne, on ne voit qu'une difficulté : c'est que du temps de Conan on ne prenait pas de devise et qu'on n'avait pas d'armoiries. Leur usage ne date que des premières croisades. La Bretagne a pourtant gardé la devise dite de Conan, comme elle a longtemps cru à tout le reste de sa légende.
Ce sarcophage est classé au titre des monuments historiques depuis le 10 novembre 1906.
tombeau de Roland de Neufville
S'y ajoutent une série de tombeaux de dignitaires et de notables locaux. Sous un enfeu, dans le dallage de la chapelle Saint-Roch dans le collatéral, se trouve la dalle funéraire en marbre noir de Jean Le Scaff, sénéchal de Léon autour de 1500, et de sa femme Anne du Bois de Kergoat. Ce tombeau, fait de marbre noir et de kersantite, a été réalisé au XVIe siècle. Il comporte notamment les armoiries des familles des deux défunts. Il est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914. Un peu plus tardif, le tombeau de Roland de Neufville, évêque de Léon de 1562 à 1613, a été sculpté dans la première moitié du XVIIe siècle en granite. Il représente, au-dessus d'une cuve rectangulaire, un évêque couché accompagné d'un dragon et d'anges portant les armes de la famille de Neufville. Le monument est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914.
Un autre tombeau est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914 : celui de l'évêque François de Visdelou, titulaire du siège de Léon de 1662 à 1668. Le monument est achevé par le sculpteur Nicolas de La Colonge en 1711, bien après le décès du prélat. Il est taillé dans un marbre blanc et figure un évêque couché sur le côté avec un livre, au-dessus d'une grande cuve rectangulaire ornée d'un crâne et d'un écu épiscopal vierge. Le tombeau est situé derrière le maître-autel.
Tombeau de René de Rieux-Sourdéac.
Dans la chapelle axiale se trouve l'enfeu du chanoine Olivier Richard, mort en 1539. Un entablement et un fronton le surmontent, avec un décor Renaissance. Le fronton porte les armes de la famille Richard. Le tombeau a été commandé par le frère du chanoine, François Richard, après la mort de ce dernier. Ce tombeau n'est pas protégé au titre des monuments historiques.
On trouve également dans l'édifice le tombeau de René de Rieux, comte-évêque de Léon mort en 1651. Ce tombeau se trouvait initialement à l'abbaye cistercienne du Relec. Classé au titre des monuments historiques le 4 décembre 1914, il a été depuis déclassé le 16 octobre 1936 . Classé et déclassé aux mêmes dates que le précédent, le tombeau de Guillaume de Kersauzon, évêque de Léon au tournant des XIIIe siècle et XIVe siècle, a été reconstitué en marbre au XIXe siècle. Il se trouve dans le déambulatoire, du côté sud, et comporte un gisant représentant un évêque.
Enfin, le tombeau de Jean-François de La Marche, le dernier comte-évêque de Léon, de 1772 à 1802, mort en exil à Londres en 1806, a été édifié en 1869 par le sculpteur Léon Cugnot. Fait de marbre blanc et de granite, il représente un évêque agenouillé au-dessus d'une cuve rectangulaire, accompagné d'une armure, d'un casque et d'une épée. Ces objets rappellent la jeunesse militaire du prélat qui fut lieutenant au régiment des dragons de la Reine avant de recevoir les ordres. Ce tombeau, qui se trouve derrière le maître-autel, n'est pas protégé au titre des monuments historiques.
Visité en 2024.
Place de Guébriant 29250 Saint-Pol-de-Léon
Accès libre
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-Paul-Aur%C3%A9lien_de_Saint-Pol-de-L%C3%A9on
https://www.skoluhelarvro.bzh/article-thematique/conan-meriadec/
http://karrikell.over-blog.com/2021/11/la-legende-de-conan-meriadec.ch.barthelemy.html
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