L’histoire du four à pain s’étend sur plus de 5000 ans ? Dès les débuts de la sédentarisation, les Égyptiens et les Mésopotamiens ont eu l’idée brillante de cuire leur pain dans des fours en terre. Simples cloches en terre ou en torchis, ces premiers fours permettaient de cuire les galettes à la fois dessus et dessous, un premier pas vers une cuisson plus élaborée.
Ce procédé évolue avec l’invention du « tandur », un four en forme de jarre toujours utilisé dans certaines régions du monde pour cuire des pains comme le naan.
Les Grecs ont ensuite pris le relais, en ajoutant des améliorations astucieuses, comme la création d’une sole pour une cuisson plus uniforme. De leur côté, les Romains ont intégré la brique réfractaire dans le processus de construction de leurs fours en forme de dôme afin d’obtenir une chaleur mieux contrôlée à l’intérieur du four.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Avec l’arrivée du Moyen Âge, les fours banaux ont fait leur apparition et sont devenus un véritable point de rencontre dans les villages.
Le four banal est une possession du seigneur qu’il met à disposition de l’ensemble des habitants moyennant une taxe appelée « le ban ». Initialement, l’ensemble de la seigneurie est dans l’obligation d’utiliser le four banal et ne peut en construire un autre. En contre-partie, le seigneur doit entretenir le four et le chemin pour y accéder.
C’est un grand four à bois en briques réfractaires généralement affermé au boulanger ou au fournier (personne responsable du four, qui gère la chauffe et les cuissons. On trouvait des boulangers en ville, mais à la campagne on trouvait plutôt des fourniers). Les habitants viennent y faire cuire leur pain à tour de rôle pour une semaine ou deux.
Le mot « ban » provient du vieux germain « banna » qui signifie « commandement ».
La construction des banalités faisait appel à des connaissances techniques et exigeait une importante durabilité, ce qui impliquait des dépenses importantes. Les habitants n’avaient donc pas les moyens de construire un four, un moulin, ou un pressoir.
Ces constructions essentielles sont présentes dans chaque village. Durant les combats, les banalités étaient endommagées par les assaillants. Les réparations, longues ou inachevées privaient la seigneurie de ressources économiques et alimentaires.
Plus tard avec l’accord du seigneur, certains bourgeois fabriquèrent des fours chez eux. Les habitants continuaient de verser une redevance au seigneur mais pouvaient accéder au four plus régulièrement.
Les différentes taxes, dont le ban, disparaîtront progressivement jusqu’à cesser d’exister après la Révolution française. Les fours banaux deviendront des fours communaux mais leur utilisation perdurera plusieurs siècles.
Le pain fait et cuit en 2010, près de Pradelles en Auvergne.
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