Monument emblématique de la ville, le Vieux Château doit également être considéré comme l’acte fondateur de la cité. Vers 1020, Guy de Dénéré établit son château à motte sur les flancs de la colline dominant la Mayenne, à proximité du gué franchi par une ancienne voie romaine reliant les antiques cités du Mans et de Corseul.
Cette première bâtisse de terre et de bois est par la suite supplantée par une forteresse de pierre, dont la pièce maîtresse est un donjon cylindrique élevé dans le premier tiers du XIIIe siècle au moment où la seigneurie de Laval entre dans la sphère d’influence politique des Capétiens. Cette tour, haute de 34 mètres, est couronnée d’une galerie à vocation défensive, appelé hourd, considérée comme l’une des pièces de charpente les plus anciennes de France (1219-1221):
La grosse tour maîtresse cylindrique, édifiée à l'angle sud-est de l'éperon rocheux et en surplomb du Pont Vieux, est tout à fait typique des tours dites « philippiennes », c'est-à-dire construites sous le règne de Philippe Auguste. Elle remonte au début du XIIIe siècle, et elle est parfaitement contemporaine de la tour du château de Dourdan en Île-de-France. À l'origine, la tour était isolée du reste du château, et elle ne possédait qu'une seule porte, qui donnait sur le premier étage. Cette porte était tournée vers la cour du château, et elle était très lourdement protégée, par un pont-levis, une herse, une porte à deux vantaux, un assommoir, des archères ainsi que par le hourd au sommet de la tour. L'importance du système défensif s'explique par l'absence d'une « porte des champs », qui étant ouverte sur l'extérieur du château, aurait fourni un moyen de fuite pour les soldats postés dans la tour. La plupart des tours de l'époque, comme celle de Dourdan, étaient pourtant munies de portes de ce type.
La tour fait 14 m de diamètre à sa base, et elle comprend quatre niveaux maçonnés surmontés d'un hourd et d'une charpente de toit. La tour a une hauteur totale de 33 m. Les murs sont talutés à leur base, et ils s'affinent progressivement jusqu'au sommet : ils ont une épaisseur de 2,70 m au rez-de-chaussée et de 2,24 m au dernier étage.
Combattant aux côtés de Jeanne d’Arc lors de la guerre de Cent ans, les seigneurs lavallois voient leur opiniâtreté récompensée lorsque Charles VII érige la baronnie de Laval en comté. De cette époque date sans doute la construction du bâtiment principal parallèle à la rivière. A la Renaissance, sous l’impulsion de Guy XVI, pair de France et gouverneur de Bretagne, la façade du corps de logis s’ouvrant sur la cour est percée de grandes fenêtres ornées d’un riche décor de tuffeau, dont les motifs font référence tantôt à la tradition gothique française, tantôt à l’Antiquité redécouverte à l’occasion des guerre d’Italie. Au milieu du XVIe siècle, une galerie de plaisance d’un style architectural plus classique, aux volumes plus étudiés et au décor plus assagi, vient compléter l’ensemble castral au nord.
Devenue prison à la Révolution Française, l’ancienne demeure des comtes de Laval accueille, depuis 1967, le premier musée d’art naïf d’Europe inauguré en l’honneur du Douanier Rousseau.
Visité en 2025.
Pl. de la Tremoille, 53000 Laval
Accès gratuit
Sources:
https://patrimoine.laval.fr/lavalpatrimoine/le-chateau/
Tombeau de Béatrix de Bretagne
Béatrix de Bretagne (1295 – 1384) est la fille d’Arthur de Bretagne et de Yolande de Dreux, comtesse de Montfort. En 1315, elle épouse Guy X, seigneur de Laval. Ses deux fils succèderont à leur père à la seigneurie de Laval et de Vitré. À son décès en 1384, Béatrix de Bretagne sera inhumée à l’abbaye cistercienne de Clermont (Olivet), nécropole de la famille de Laval.
En 1792, les moines de Clermont sont chassés et l’abbaye est vendue comme bien national. L’église est alors convertie en dépendance agricole. Les tombeaux qui s’y trouvent, classés Monuments Historiques en 1862, sont vendus à la Ville de Laval en 1911 afin d’être sauvegardés. Leur transfert et installation dans la salle d’honneur du château n’auront lieu qu’en 1936.
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