Basilique Notre-Dame de l'Epine d'Evron

L'abbaye Notre-Dame de l'Épine d'Évron est une ancienne abbaye bénédictine fondée au VIIe siècle à Évron, L'abbatiale, dans son état actuel, associe des constructions s'étageant du Xe siècle au XIIe siècle ; les bâtiments conventuels datent du XVIIIe siècle. Elle est devenue église paroissiale depuis la Révolution avec la démolition de l'église Saint-Martin qui la jouxtait.

La légende raconte que c’est au VIIe siècle après JC que sur un ancien sanctuaire païen se produisit un miracle qui allait donner naissance à l’une des plus grandes abbayes bénédictines de l’Ouest de la France ainsi qu’à la ville d’Évron: On raconte qu’un pèlerin de retour de Jérusalem, rapportait une précieuse relique. Fatigué par le voyage, il se serait endormi au pied d’une aubépine après y avoir suspendu sa besace, contenant l’objet précieux. L’arbre aurait alors grandi durant son sommeil, si bien que le pèlerin n’aurait pu l’attraper à son réveil. Pour aider le pèlerin, Saint-Hadouin, de passage, se mit à prier, en promettant de construire un monastère sur place, et l’aubépine se courba.

Si la légende serait à l’origine de la création d’un monastère bénédictin, c’est à partir du Xᵉ siècle que les moines d’Evron décident de construire une grande église romane. Au XIIe siècle, un noble de retour de Saint-Jacques de Compostelle fait ériger une chapelle de style arabo-byzantin à côté de l’église abbatiale. C’est au XIIIe siècle que les moines d’Evron souhaitent remplacer leur église romane par une église gothique. Ils ne parviendront pas à achever les travaux et laisseront une église mi-romane, mi-gothique, véritable panorama sur l’architecture médiévale religieuse. Les bâtiments conventuels détruits au XVIIIe siècle seront remplacés par un bâtiment de style néo-classique.

Pour apprécier les différents éléments et époques de la construction de l'abbatiale, le point de vue face à la façade sud, de la place de la basilique devant le portail, permet une vue détaillée à l'exclusion de la chapelle Saint-Crépin accolée au nord du chœur et la crypte enfouie dessous. L'ensemble est orienté avec un petit décalage axial nord-est sud-ouest. L'abbatiale romane avant son agrandissement mesurait environ 70 m et 25 m de large, actuellement sans inclure la chapelle Saint-Crépin accolée au nord du chœur les mesures sont de 75 m sur 30 m environ et la hauteur sous voûte de la partie gothique est de 24 m.

Construit probablement peu de temps après la nef romane au XIIe siècle, Le clocher porche se présente comme une tour carrée avec contreforts d'angle percé à l'origine en hauteur de grandes baies avec arc en plein cintre. Fortifié au XVIe siècle les baies sont remplacées par des petites meurtrières et le sommet de la tour coiffé de hourds et muni de mâchicoulis comme à la même époque dans le sud-ouest. Au XVIIIe siècle, à la construction du nouveau couvent à l'extrémité occidentale, il est intégré dans cette construction et une grande ouverture est percée au sud pour éclairer un escalier monumental desservant l'étage du couvent et la tribune de l'orgue. L'entrée occidentale est intégrée dans les bâtiments conventuels.

La nef romane du XIe siècle, initialement à trois vaisseaux comporte quatre travées. Elle est couverte par une charpente lambrissée posée au XVIe siècle, primitivement elle était voûtée, le bas-côté méridional a gardé sa voûte. Le bas-côté septentrional est détruit au début du XVIIe siècle avec l'ancienne chapelle de l'infirmerie par l'abbé Bellot pour la construction d'un palais abbatial. Les ouvertures romanes au-dessus du bas-côté sont agrandies avec des ogives au XVe siècle. À la Renaissance l'entrée principale pour les laïques est aménagée au niveau de la quatrième travée : sous un arc de type roman figurent les armes des comtes de Blois, maison de Châtillon, bienfaiteurs de l'abbaye et celle de François de Châteaubriant premier abbé commendataire (1485-1519). Surmontant cette porte restent les deux rainures des poutres du pont-levis installé au XVIe siècle lors de la fortification de l'abbaye.

À droite de cette porte en retour d'angle un arc roman est la trace de l'ancien transept roman. Au XIIIe siècle l'abbatiale est agrandie avec destruction des transepts et du chœur roman, deux travées gothiques plus hautes et plus larges sont ajoutées au moment de la construction du nouveau chœur et des nouveaux transepts. De l'extérieur comme de l'intérieur la jonction entre la partie romane et la reconstruction gothique est marquée par un mur et un arc diaphragme, au sommet de ce pignon, regardant vers l'ouest est placée une statue de Notre-Dame venant de l'ancienne église Saint-Martin. La consécration de cette nouvelle abbatiale est célébrée en 1252 mais les travaux, en particulier pour les transepts et les deux travées de la nef, seront terminés un peu plus tard.

Les transepts en style gothique flamboyant comme la nef gothique et le chœur sont à deux étages avec un clair-étage permettant un bel éclairage. Le pignon du transept sud est orné de trois statues : Notre-Dame encadrée de deux anges. Une balustrade orne la nouvelle nef, les transepts et le chœur. le chœur intègre un déambulatoire avec sept chapelles rayonnantes sans séparation visible à l'extérieur, ce parti pris architectural est peu fréquent.

La basilique Notre-Dame de l’Épine fait l’objet d'un classement au titre des monuments historiques par liste de 1840 et en 1846 pour la chapelle Saint-Crépin. L'ancien logis abbatial datant de la fin du XVe siècle et du XVIe siècle, pour ses façades et toitures, l'ancien logis abbatial du XVIIe siècle, les vestiges de la chapelle Saint-Michel, le bâtiment mauriste du XVIIIe siècle, la terrasse et les jardins à la française font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 26 février 1987.

Visité en 2025.

 

Pl. de la Basilique, 53600 Évron

Accès libre

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Notre-Dame_d%27%C3%89vron

https://www.coevrons-tourisme.com/decouvrir/a-voir-absolument-dans-les-coevrons/la-basilique-devron/

Vierge assise à l'Enfant Jésus, XIVe

La confession

L'adoration des mages

Soupçonnée dès 1865 elle est redécouverte en 1985 et bénéficie d'une étude archéologique. Crypte haute sous le chœur surélevé de l'église romane elle est rasée à la construction au même niveau que la nef du chœur gothique. Nef à trois vaisseaux et quatre travées et se terminant par une abside semi-circulaire, elle mesure 11,50 m sur 6,25 m, des fragments de polychromie sont décelés, une datation précise au cours des fouilles de 1985 et 1990 permet de fixer sa construction à la fin du Xe siècle soit dès la refondation. Depuis ces travaux archéologiques une dalle en béton permet l'accès malgré le rétablissement du dallage de l'église supérieure.

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