Identifié en 1835 puis acheté et classé monument historique par le département en 1912, le temple dit de la Fortune présente de nos jours des vestiges romains d'un sanctuaire ayant succédé à un lieu de culte de l'époque gauloise.
Le monument a été fouillé à de nombreuses reprises au XIXe et au XXe siècle, par François-Jean Verger (1835-1839), Augustin Magdelaine (1843), Henri Barbe (1855-1867 et 1903), Julien Chappée et Reboursier (1906-1912), Robert Boissel et Yves Lavoquer (1942), Robert Boissel (1943-1946), André Pioger (1952-1957) et Jacques Naveau (1986-1991). Après les premières fouilles stratigraphiques réalisées en 1942, les dernières fouilles remontant à la fin des années 1980 permettent une restauration ainsi qu'une mise en valeur du site dans la perspective d'accueillir le public.
Vers 66 après J.C., on entreprit de remplacer l’ancien sanctuaire gaulois de Jublains, qui était en bois, par un temple de pierre: Les traces les plus anciennes repérées à Jublains correspondent à un sanctuaire gaulois et datent du 4e siècle avant J.-C. Le territoire est occupé par les Diablintes, dont la capitale se situe alors à Moulay (près de Mayenne).
Le site était constitué d'une enceinte d'environ 75 mètres de côté dont des vestiges sont conservés au sud-ouest, les bords de la cour étaient constitués de portiques. Au milieu se situait le temple stricto sensu.
Le sanctuaire possède deux accès, dont le principal dispose d'un couloir précédé par un escalier. À l'extérieur se trouve une construction destinée aux ablutions. L'eau alimentant cet espace est fournie par une canalisation souterraine provenant du temple. L'hypothèse d'un sanctuaire consacré à une déesse liée à une source se heurte à la faiblesse de l'eau disponible, les aménagements semblent avoir eu pour objet de recueillir une eau rare. La divinité à laquelle le sanctuaire est dédié n'est pas connue, les archéologues évoquant une divinité indigène apparentée à Mars, voire une déesse mère du fait des fragments de statue ainsi que des Vénus en terre blanche découvertes sur les lieux et appartenant à un commerce lié, semble-t-il, au sanctuaire.
Les fouilles ont livré un grand nombre de fragments d'offrandes : succédant à des offrandes celtiques, les archéologues ont retrouvé des éléments métalliques de bronze à usage exclusivement votif. La pierre locale a servi aux parties invisibles du monument, tandis que le calcaire coquillier de la Loire habillait l'extérieur. Les colonnes du péribole étaient taillées dans du grès en provenance d'une dizaine de kilomètres de la cité alors que les chapiteaux étaient en tuffeau. Les fouilles ont aussi mis au jour un certain nombre d'éléments de la décoration du sanctuaire, désormais exposés au musée, entre autres une tête de statue de déesse mère en calcaire coquillier et des fragments de fresques dont l'un représente un pigeon ; celle-ci constituait le décor de l'une des entrées du péribole. Des enduits peints étaient présents également sur le mur extérieur.
Le temple à proprement parler est décentré vers le sud-ouest. Cette configuration est peut-être à relier à la conservation d'éléments d'une construction en matériaux non durables plus ancienne ou à la nécessité de disposer d'un espace de rassemblement préalable pour des processions.
Les vestiges actuels appartiennent au podium d'un temple périptère octostyle, plus précisément au soubassement de la cella. Le temple avait une taille de trente mètres sur vingt, la cella étant entourée d'une galerie.
Des monnaies arborant le portrait de Néron, postérieures à 65, ont été identifiées comme un dépôt de fondation datable du moment où la construction gauloise a laissé place à une construction en pierre. Des travaux ont été menés dans les parties aériennes du temple, sans doute sous le règne des Sévères. Les archéologues ont daté de la fin du IIIe siècle une condamnation des porches d'entrée, les fragments de la statue de déesse mère provenant de ces maçonneries. Par la suite, une réouverture partielle a eu lieu, comme en témoigne une monnaie datant du règne de Magnence découverte lors des excavations de 1959, l'abandon du monument ayant eu lieu vers 350.
Visité en 2025.
D7, 53160 Jublains
Accès libre
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Site_arch%C3%A9ologique_de_Jublains
https://www.jublains.fr/tourisme/faire-a-jublains/sites-archeologiques/
https://www.arretetonchar.fr/wp-content/uploads/2024/10/Jublains-53-Dossier-parcours-visite-2017.pdf
Tête de déesse-mère trouvée lors des fouilles, calcaire coquillier, Musée archéologique départemental de Jublains
Statuettes de Vénus de terre blanche trouvées à proximité du sanctuaire de Jublains (Musée archéologique départemental de Jublains)
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