À l’origine, vers l’an 613, une métairie ou « Villa » fut construite par Itta de Nivelles, épouse de Pépin de Landen, maire du palais de Clotaire II, d’où son nom « Ittæ Villa », maison d'Itte. Devenu maire du Palais de Dagobert, roi d'Austrasie, Pépin de Landen et son épouse quittèrent leur terre qui fut donnée à saint Gombert, devenu archevêque de Sens. Passa à l'évêché de Paris en 795, puis aux chanoines de Paris jusqu'en 1594.
Sous Inchad (810-831), successeur d'Erchanrade Ier, eut lieu le 6 juin 829 le huitième concile de Paris où il fut décidé qu'Andrésy dépendrait de Saint-Germain-des-Prés.
Aux alentours de l'an 1000, règne dans le royaume des Francs une grande peur la peur de la Fin du Monde. De cette peur va naître l'apparition d'églises à la gloire de Dieu pour implorer le pardon des péchés et une place au Paradis, les gens à cette époque étaient très croyants.
L'édification de l'église Saint Germain remonterait donc au XIe siècle. En 1011, le beffroi est terminé comme l'atteste une poutre située dans le clocher où est gravée cette date. Elle reflète l'influence de Notre-dame de Paris ; la nef et les bas-côtés sont voûtés d'ogives, les arcs-boutants de la nef reposent sur des culées ornées de boules de pierre. Il s'en élève un clocher carré avec tourelle d'escaliers intérieure. Le portail est à tympan trilobé. A l'intérieur, on peut voir des fresques du Xllle siècle représentant le Christ en Majesté. Elle est consacrée le 18 août 1538
Autour de l'église, il existait au Moyen Age une muraille à laquelle s'ajoutaient deux tourelles fortifiées : c'est le fort qui offrait un abri aux habitants contre les pillards et les brigands. Le village fut lui-même ceint de murs garnis de trous que longeait un fossé ; quatre portes y étaient ménagées (une seule, reconstituée est encore visible) : Porte d'En-Haut, Porte de Bouray, Porte Forget et Porte de La Ferté.
La ville fut malheureusement ravagée en 1314 et 1315 par les cosaques et les bavarois. Véritable place forte jusqu'à l'usage de la poudre, Itteville fut prise par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans et rachetée par la ville de Paris en 1360 lors du traité de Brétigny (près de Chartres). Pendant cette période, les chanoines déléguaient leurs pouvoirs aux prévôts puis aux maires qui achetaient leur charge et se comportaient souvent en petits tyranneaux.
En 1594, le chapitre de Notre-Dame de Paris vendit la seigneurie à Jacques Lecomte, conseiller du roi ; à sa mort, elle passa à Jean de Moucy, son gendre. Durant la Fronde, les exactions des gens de guerre furent nombreuses et la misère très grande on relève, en 1652, 191 décès dans la commune.
En 1714, la seigneurie fut partagée en deux : seigneurie de l'Epine et seigneurie d'Itteville, laquelle fut encore morcelée par la suite.
En 1789, la paroisse comptait 125 feux. Après la Révolution, le village fut ravagé en 1814 et 1815 par les Cosaques puis par les Bavarois. La guerre de 1870 lui valut l’invasion des Allemands. Au titre de la souscription nationale pour la libération du territoire, en 1872, la commune dut verser la somme de 11 985 francs or pour 799 habitants. Itteville paya cher la victoire de 1918 : 52 morts pour 843 habitants.
L'Eglise au cours des siècles va connaître de nombreuses transformations qui vont modifier l'aspect primitif de l'édifice (pose de contreforts, sol de l'église, suppression d'une sacristie, etc...)
Une fresque fut découverte en 1950 sous des couches de badigeon. Elle date du Xllle siècle et représente un Christ en majesté dans une mandorle en forme d'amande entouré des quatre symboles évangéliques selon le prophète Ezékiel Luc, le taureau ailé, Marc, le lion, Mathieu, l'homme et Jean, l'aigle.
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1924.
Visité en 2025.
Pl. Charles de Gaulle, 91760 Itteville
Sources:
https://www.secteur-lafertealais.fr/index.php/paroisse-ditteville/
https://www.journees-du-patrimoine.com/SITE/eglise-saint-germain--itteville-301547.htm
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