L'abbaye de Niedermunster, l'autre abbaye de Sainte Odile

L'abbaye Sainte-Marie de Niedermunster située à 511 mètres d'altitude, au pied du mont Sainte-Odile a été fondée par sainte Odile vers 700 pour accueillir les pèlerins qui ne pouvaient pas accéder à celle du mont Sainte-Odile.

Jusqu'à la fin du XIIe siècle, les abbayes de Hohenbourg (mont Sainte-Odile) et de Niedermunster possédaient en indivision le même patrimoine, puis ont fonctionné séparément à partir du XIIIe siècle. En 1542, l'abbaye passe dans le domaine du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg.

Après la mort d'Etichon et de sa femme Bereswinde, qui furent enterrés à Hohenbourgsainte Odile fonda un nouveau monastère au bas de la montagne du mont Sainte-Odile et lui donna le nom de Niedermunster (le monastère d'en bas) . Les détails de la fondation sont rapportés par la Vie de sainte Odile. Le monastère construit au sommet de la montagne se révélait difficile d'accès pour les pèlerins, Odile convoqua toute la congrégation et demanda aux religieuses l'autorisation de construire un autre monastère. La proposition étant acceptée, Odile fit construire une église sous le patronage de saint Martin. Ce saint jouissait auprès de l'aristocratie mérovingienne d'une grande réputation. L'abbesse fit ouvrir une hôtellerie pour recevoir les voyageurs, les pauvres et les malades qui ne pouvaient pas gravir la montagne du Hohenbourg.La légende raconte qu'un jour où sainte Odile se rendait à Niedermunster, elle a croisé sur son chemin un aveugle assoiffé, celui-ci l'a supplié de l'aider. Odile a alors frappé le rocher et l'eau s'est mise à couler, guérissant l'aveugle. Dès lors les aveugles, les malades souffrant de troubles de la vue se rendirent à la source dans l'espoir de trouver un remède à leurs maux. Plus tard, probablement à partir du IXe siècle le gîte fut transformé en monastère pour les moniales. La fondation de ce monastère n'est cependant pas confirmée officiellement par aucune source contemporaine. C'est l'époque où Hugues III de Tours et de la Haute Alsace fit don d'une parcelle de la vraie croix.

Selon la légende c'est à Niedermunster, qu'à partir du IXe siècle, le comte Hugues III dit le Peureux (+ 837) descendant de la famille des Étichonides fit déposer en 802 par un chameau la fameuse croix qui lui avait été offerte par Charlemagne. D'aucuns prétendent que c'est à la suite de ce dépôt de la vraie croix que l'on a commencé à ériger un monastère sous le patronage de sainte Marie. Cette relique fut vénérée à Niedermunster jusqu'au XVIe siècle époque où l'abbaye fut dévastée lors de la guerre des Paysans et par deux incendies, en 1542 et 1572. Jusqu'au XIIe siècle le monastère de Hohenbourg (mont Sainte-Odile) et celui de Niedermunster fonctionnaient en commun. C'est à partir du IXe siècle, que Hugues III de Tours et de la Haute Alsace (descendant d'Aldaric (père de Sainte Odile) remplace l'établissement mérovingien par un ensemble monastique adapté à la nouvelle liturgie romaine et à la règle bénédictine fraichement introduite dans l'empire carolingien.

Jusqu'en 1016, les 2 monastères partageaient le même patrimoine dans l'indivision.
En 1016, le monastère du bas, se révolte et obtient de l'empereur Henri II la libre élection de son abbesse. La règle bénédictine sera abandonnée au bénéfice de la règle de St Augustin en 1150, lorsque Relinde, une parente de Frédéric Barberousse, fut nommée abbesse.
Elle fit bâtir vers 1167 une abbatiale qui sera consacrée en 1180 à Sainte Marie.
Le sort s'acharnera sur Niedermunster :
Elle fut détruite par Frédéric de Souabe en 1115.
Reconstruite par Frédéric Barberousse en même temps qu'Hohenbourg en 1153, on y verra une collégiale, des bâtiments conventuels, un cloître dominé par les 3 tours de l'église Sainte-Marie, un hospice pour les pèlerins et chapelles consacrées à Saint-Nicolas (PP) et Saint-Jacques (ruines aujourd'hui proche du Domaine Saint-Jacques).
Mais elle sera pillée en 1375 par les Grandes Bandes, détruite par la guerre des Paysans en 1525, dévastée par 2 incendies en 1540 puis 1546.

 Incendié et saccagé au cours des siècles, le monastère est abandonné au cours du XVIe siècle. Les ruines actuelles sont les vestiges de l’église romane construite après 1155 alors que Frédéric Barberousse était empereur. 

Abandonnée, Niedermunster servira alors de carrière de pierres pour diverses constructions. Ne subsistent aujourd’hui que les ruines de l’église abbatiale et une métairie avec une grange construites en 1758 avec des pierres réemployées. Les ruines de l'abbaye de Niedermunster ont été acquises par l'évêché de Strasbourg en 1895. Les travaux des archéologues et en particulier ceux de 1902 à 1904 de Félix Wolff (1852-1925) architecte, conservateur des Monuments historiques d'Alsace, ont permis de consolider les ruines et de dégager des vestiges intéressants. Lors des fouilles entreprises par Félix Wolff de nombreuses sépultures médiévales dont plusieurs d'anciennes abbesses inhumées dans la nef de l'église abbatiale ont été mises au jour.

L'abbaye fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1846.

Visité en 2023.

 

montée du Mont Saint-Odile, 67530 Saint-Nabor

Accès libre

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Sainte-Marie_de_Niedermunster

https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=67428_1

https://www.cc-portesderosheim.fr/decouvrir-se-divertir/tourisme/quelques-realisations-touristiques-intercommunales/les-ruines-de-labbaye-de-niedermunster/

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.

Créez votre propre site internet avec Webador