La cathédrale de Monreale, Santa Maria Nuova, est une basilique papale mineure dédiée à la Vierge Marie, située au centre du village à moins de 10 km au sud de Palerme.
C’est un des édifices majeurs de l’architecture et de l’art arabo-normand, construite à l’initiative du Roi Guillaume II, petit-fils de Roger II, de 1172 à 1176, à l’époque de la domination normande sur la Sicile, lorsque les trois cultures arabes, normandes et byzantines cohabitaient sur l’île. Elle se situait à l’origine entre le palais royal au nord et le couvent bénédictin avec son cloitre au sud, édifié à la même époque.
Au niveau du plan, Monreale présente quelques variantes intéressantes de la formule basilicale (neuvième travée de la nef remplacée par un mur plein ; vaste transept ; travée de chœur en avant de chacune des trois absides du chevet).
Les vantaux en bronze du portail de façade signés par Bonanno Pisano et datés de 1186 arrivent de Pise par bateaux probablement la même année ; peu après, arrivent les vantaux de bronze de Barisano da Trani pour l'entrée latérale nord, mis en place entre 1186 et 1190.
Jusqu'à sa consécration en 1267 par l'évêque d'Albano, envoyé du pape Clément IV, ce temple sert de sépulture royale.
Voulant édifier un monument rivalisant avec la beauté de la Chapelle Palatine construite par son grand-père Roger, Guillaume investit beaucoup de fonds, engageant les meilleurs ouvriers des diverses cultures, dont l’église est le résultat de ce mélange.
Le style roman normand se retrouve notamment dans la structure massive de l’édifice avec ses deux tours. Le style islamique est illustré par les arcades et les décorations des murs extérieurs, et le style byzantin avec les mosaïques recouvrant les murs intérieurs.
Les vastes et très belles mosaïques sont en effet le point culminant de la visite à la cathédrale de Monreale. La disposition des sujets dans les mosaïques suivait la structure et la décoration de l'église elle-même. Par exemple, dans l'abside principale se trouve le géant "Pantokràtor" (littéralement "le Créateur de toutes choses"), entouré des archanges, chérubins, séraphins, prophètes, apôtres, évêques et saints.
Dans deux absides latérales plus petites les épisodes de la vie du Christ sont représentés (baptême, tentations, cour de Pilate, ascension au calvaire, mort, résurrection), ainsi que les plus célèbres miracles (histoire des pains et des poissons), la guérison du serviteur du centurion, la réhabilitation de la femme tordue).
Le nef est dédié aux événements les plus importants de l'histoire biblique avec des histoires de l'Ancien Testament (la création du monde, l'expulsion d'Adam et Eve du jardin d'Éden, Noah, Abraham, Lot, la destruction de Sodome, la lutte entre Jacob et l'ange). Ces histoires bibliques sont encadrées par le visage de centaines de personnages figurant dans des médaillons (anges, saints, docteurs de l'Église, martyrs, prophètes, ermites).
Parmi ceux-ci, le visage de Guillaume II le Bien se distingue: on le montre deux fois; une fois au-dessus du trône royal, recevant la couronne de Jésus-Christ et un autre médaillon qui représente Guillaume II offrant l'église à la Vierge Marie.
Outre les représentations du roi, il existe également des représentations de personnages contemporains, dont certains très éloignés de la cour normande. Thomas Becket, l'archevêque de Canterbury, exécuté par le roi Henri II, en est un exemple frappant.
Ces vastes scènes sont reliées par un tissu de mosaïque scintillant comprenant des couronnes florales, des compositions géométriques, des rayures colorées et des feuilles d'acanthe, créant ainsi un fond très lumineux.
Malheureusement, les artistes de ce chef-d'œuvre sont inconnus, mais on peut dire que les mosaïques reflètent le style byzantin et roman, ainsi que les influences islamiques. On présume que le travail a été réalisé par des ouvriers locaux, des artistes de l’est et peut-être même des vénitiens. Pour qu'un travail aussi important puisse être achevé dans un délai très bref, il semble probable que des artistes expérimentés soient venus de Constantinople.
La cathédrale de Monreale est reconnu Monument national en 1942 pour sa valeur historique et artistique.
En 2015, elle est inscrite au patrimoine mondial par l'UNESCO avec la Palerme arabo-normande et la cathédrale de Cefalú, comme le témoignage d'un « syncrétisme socio-culturel entre les cultures occidentales, islamique et byzantine de l’île » et « de la coexistence fructueuse de peuples d’origines et de religions diverses (musulmanes, byzantines, latines, juives, lombardes et françaises) ».
Visité en 2023.
Piazza Guglielmo II, 1, 90046 Monreale PA, Italie
Accès payant
Sources:
https://www.sicile-sicilia.net/cathedrale-de-monreale
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_de_Monreale
https://www.italythisway.com/fr/endroits/monreale-cathedral.php?layout=blog
https://www.universalis.fr/encyclopedie/cathedrale-de-monreale/
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