La construction de la basilique actuelle commence en 1031, et ne s'achève qu'au XIIIe siècle. Elle remplace une chapelle très ancienne, dont le mythe fondateur a été transcrit par dom Jacques Bouillart, moine bénédictin de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, au début du XVIIe siècle.
Ce mythe raconte qu'à la fin du IIIe siècle, des bûcherons gaulois auraient découvert, dans un chêne creux de la butte de Longpont, une statue de bois représentant une femme avec un enfant dans les bras. L’effigie aurait été accompagnée d’une inscription latine bien mystérieuse pour les païens : « Virgini pariturae » — « À la Vierge qui enfantera », bien que l'usage du latin paraisse peu probable à l'époque dans la région. Les druides auraient commencé à vénérer cette image de la déesse mère. Il est possible qu'ils connurent la prophétie d'Isaïe (Is 7, 14), qui dit que le Messie naîtra d'une vierge : La curiosité des druides était grande, et par leur commerce avec Marseille, les Gaulois étaient en rapport avec des Juifs. Plus tard saint Denis et son compagnon saint Yon, passèrent par Longpont. Ils expliquèrent aux druides comment la prophétie sur la Vierge s’était enfin réalisée. Celle que les Gaulois du bord de l’Orge vénéraient sans la connaître était bien la Vierge Marie, mère du Sauveur. Saint Yon serait resté sur place pour christianiser la région. Il aurait été décapité vers 290. Avant de partir pour Paris, saint Denis aurait laissé à Longpont une précieuse relique : un morceau du voile de la sainte Vierge. Une statue et une relique seraient donc à l’origine du sanctuaire de Notre Dame de Longpont.
Priscus, chef de la tribu des Carnutes, aurait demandé la statue ou sa réplique et l’aurait transportée à Chartres, où elle serait à l'origine de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. D'après les chanoines de la cathédrale de Chartres, des chênes provenant de Longpont auraient été employés pour la charpente de la cathédrale, sans doute en raison du pouvoir spirituel émanant de ce lieu dans l'imagination des contemporains. Si la légende est vraie, Longpont peut, en effet, être qualifié de plus ancien lieu de dévotion mariale d'Île-de-France. C'est aussi l'un des exemples les plus connus de la christianisation d'un lieu de culte païen dans la région.
Le maître-autel se trouve sur un roc tabulaire, ce que l'on a encore pu constater lors de la restauration de 1875, et le chanoine Arthaud regretta de ne pas l'avoir fait relever. Ce roc pourrait correspondre à l'ancien autel druidique. Une source coulait encore dans le chœur en 1792, qui était sans doute la source sacrée des druides. Pie X estima en 1913 que les origines druidiques du sanctuaire pouvaient difficilement être contestées. Un vestige de la mystérieuse statue des Gaulois subsisterait également ; il serait enchâssé dans la jambe et le pied droits de la statue de Notre-Dame-de-Bonne-Garde dans la chapelle d'axe, qui lui est dédiée.
L'église a été fondée en 1031 par Guy Ier de Montlhéry et sa femme Hodierne de Gometz. Trente ans plus tard, ils bâtirent un prieuré et demandèrent à l'évêque d'offrir église et prieuré à l'abbaye de Cluny. Rien de cette première filiale de Cluny en région parisienne ne subsiste : la Révolution française l'anéantit. Les parties de l'église bâties jusqu'à la fin du XIe siècle se sont apparemment aussi perdues. Le portail gothique des années 1220 est célèbre pour sa qualité artistique et son iconographie (le portail richement sculpté du XIIIème siècle dédié à Marie, est l’un des plus remarquables en Ile-de-France. Il fut remanié sous l’égide de Charles VIII et d’Anne de Bretagne au XVème siècle); le tympan représente le couronnement de la Vierge.
La nef et les bas-côtés sont de style roman et datent vraisemblablement du premier quart du XIIe siècle, mais ne furent voûtés qu'ultérieurement. Le transept et le chœur ont été démolis en 1819 en raison de leur vétusté. Le classement aux monuments historiques par liste de 1862 intervint trop tard pour les sauver. L'engagement du chanoine Auguste Arthaud permit néanmoins de recueillir les fonds nécessaires à leur reconstruction, qui s'effectua entre 1875 et 1878. Le nouvel essor de l'église a été possible grâce à son rôle de lieu de pèlerinage à rayonnement régional, attesté depuis le XIIIe siècle, et grâce à la confrérie Notre-Dame-de-Bonne-Garde liée à ce pèlerinage. Généralement, les pèlerinages sont motivés par des miracles et des reliques, et l'église de Longpont en a possédé des très prestigieuses dès son premier temps.
Au milieu du XIXe siècle, l'abbé Arthaud œuvra pour enrichir le reliquaire, et celui-ci prit bientôt une envergure nationale. Le pèlerinage et le reliquaire motivent le pape Pie X à ériger l'église en basilique mineure par un décret du 26 février 1913. En 1969, Notre-Dame-de-Bonne-Garde est proclamée sainte patronne du nouveau diocèse de Corbeil-Essonnes par Mgr Albert Malbois, son premier évêque. La basilique reste le plus important centre spirituel du diocèse, avec la cathédrale de la Résurrection d'Évry.
La Basilique a été classée Monument Historique en 1862.
Visité en 2024.
9 Pl. des Combattants, 91310 Longpont-sur-Orge
Accès libre
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Notre-Dame-de-Bonne-Garde
On reconnaît la Vierge apparaissant aux druides devant un chêne, et les principaux personnages qui ont participé à la renommée de Longpont. En partant de la droite on reconnaît : Anne de Bretagne, qui fit reconstruire le portail de l’église à la fin du xve siècle ; Hodierne de Gometz, la fondatrice du prieuré ; saint Bernard de Clairvaux, qui fut pèlerin de Longpont ; saint Hugues de Cluny, qui envoya ici les premiers moines depuis Cluny ; saint Yon évangélisant le bûcheron ; saint Denis et le druide de Longpont ; Saint Louis et sa sœur, la bienheureuse Isabelle de France, qui vinrent souvent à Longpont lors de leurs fréquents séjours au château de Montlhéry ; saint Jeanne de Valois, fille de Louis XI, qui fonda l’ordre des Annonciades (son passage est également attesté à Longpont) ; saint Jean Marie Vianney qui, à défaut d’être venu jusqu’à Longpont, devint, en 1853, membre de l’archiconfrérie Notre-Dame-de-Bonne-Garde.
Apparition de la Vierge aux druides, par François Zbinden.
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