Le promontoire situé face au site mégalithique de Changé a été nommé « Camp de César », ou camp romain par tradition orale, sans doute en raison de l’établissement sur ce site de la légion romaine commandée par Lucius Plancus. Ce lieutenant de César avait été missionné pour rétablir l’ordre après un risque de révolte des Carnutes consécutif à l’assassinat de Tasgétios, carnute de haute naissance, choisi par César pour régner sur ce peuple. (cf La Guerre des Gaules, César V, 25).
Les indices de la présence romaine sont nombreux et elle ne fait pas de doute sur ce site.
On a longtemps attribué aux romains la réalisation du système défensif des lieux. Mais en 1877, Gabriel de Mortillet évoque une présence plus ancienne. Les romains auraient réutilisé un camp d’origine néolithique, dit « éperon barré ». Quelques sondages effectués au cours du XXe siècle font apparaitre des outils en silex paléolithique.
Le site s’étend sur cinq hectares, 380m de long et 200m de large. Aujourd’hui boisé, il était cultivé au début du XXe siècle. Il était bordé de levées de pierre, à caractère défensif pour protéger son contour. Malgré les interventions humaines, l’essentiel de ces protections est encore visible.
Cet «éperon barré», édifié par l’homme à partir d’un relief naturel, est un site très peu étudié jusqu’alors. De ce fait, de nombreuses interrogations subsistent pour élaborer une explication de la présence et de la fonction de cet ouvrage à cet endroit.
En 2017, grâce à la technique du LiDAR, le Camp de César a commencé à dévoiler une partie de son histoire et de son mystère.
Selon le Dictionnaire de la Préhistoire d’André Leroi-Gourhan publié en 1988, un « éperon barré est une extrémité de promontoire s’avançant à la confluence
de deux vallées, qui présente naturellement des difficultés d’accès et qu’il suffit de compléter sur un côté par un barrage artificiel pour en assurer l’isolement».
C’est exactement la définition du Camp de César de Changé qui ne demande qu’à livrer de nouvelles informations sur « cette forme particulière d’implantation d’habitat ».
Visité lors des JEP 2024
41 Rue des Dolmens, 28130 Saint-Piat
Accès libre, sentier balisé au départ du Musée des Mégalithes de Changé.
Sources:
https://www.patrimoine-histoire-saint-piat.fr/le-camp-de-cesar/
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