La localité s'est appelée successivement « Sainct Jehan de Tnoumeryadec » (en 1533), « Saint Jean Traoun-Meriadec » (en 1636), « Saint Jean du Traon » (en 1639), « Sainct Jan du Doigt » (en 1656).
Tirant son nom de la relique supposée de la phalange antérieure de l'index de la main droite de saint Jean-Baptiste.
Le nom breton est Sant-Yann-ar-Biz.
La paroisse, appelée autrefois Traon-Meriadec (ou Meriadek), en l'honneur de saint Mériadec, supposé être un descendant du roi légendaire Conan Meriadec ; la chapelle dédiée à saint Mériadec se trouvait dans un vallon situé à l'est de l'église de Plougasnou. Ce fut d'abord une simple succursale, même pas une trève, quoiqu'elle possédât dès le XVIe siècle des fonts baptismaux et un vicaire qui y exerçait les fonctions curiales, dépendant initialement de la paroisse de Plougasnou, paroisse primitive formée à l'époque de la christianisation de l'Armorique, avant d'être une paroisse dépendant de l'évêché de Tréguier.
La première pierre aurait été posée en 1440, mais l’édifice est achevé 73 ans plus tard grâce à la Duchesse Anne. Souffrant de son œil gauche, elle se serait rendue à Saint-Jean-du-Doigt pour se faire appliquer la relique aux vertus miraculeuses sur son œil malade. Guérie, elle fait un don à l’église pour poursuivre les travaux. L’édifice donne alors son nom au village qui devient un lieu de pèlerinage très fréquenté.
L'église qui fait 16,20 m de hauteur sur 36 m de longueur, a un plan rectangulaire régulier, sans transept et à chevet plat, et une nef à sept travées, séparée des bas-côtés par de grandes arcades en tiers-point moulurées, portant sur de longues piles, soit octogonales, soit composées de quatre colonnettes. Au sud s'appliquent un porche et une chapelle, au nord une sacristie. La tour du clocher est construite dans l'angle sud-ouest, avec dans sa partie inférieure trois étages de galeries à jour couvertes (chacune ornée d'un rang d'arcades trilobées surmonté par un rang de quatre-feuilles) séparés par un pan de mur plein. La galerie inférieure communique avec une galerie analogue, qui se développe en faible encorbellement, telle une haute corniche, sur la muraille même de l'église, jusqu'au porche. L'étage supérieur est percé de deux longues baies géminées sous arcs brisés, amorti par un clocheton en pierre. Deux ossuaires d'attache (l'un du XVe siècle formé de six baies trilobées, l'autre de 1618, avec trois baies en plein cintre) avec un bénitier au centre occupent la base de la tour.
Le clocher de l’église était autrefois surmonté d’une flèche en bois recouverte de plomb de 17 mètres de haut. Celle-ci est détruite par la foudre en 1925. De même, un violent incendie dévaste le monument dans la nuit du 5 au 6 novembre 1955. Le retable et le mobilier intérieur est détruit mais par chance le trésor, protégé par sa vitrine sera sauvé des flammes.
Le trésor d’orfèvrerie de l’église de Saint-Jean-Du-Doigt, riche d’une vingtaine de pièces exceptionnelles, regroupe à la fois des objets de culte et de pèlerinage. La première allusion à ce trésor est la mention de Jean de Mauléon en 1429, du don fait par le duc Jean V de «deux marcs d’argent pour couvrir le doy S. Jehan qui est à S. Mériadec». Il s’agit ici de la relique du doigt de saint Jean-Baptiste qui serait arrivée miraculeusement de Normandie vers 1437, et qui donnera son nom au village anciennement appelé Traon Mériadec. L’importance des reliques et par conséquent des pèlerinages vers Saint-Jean-Du-Doigt explique la richesse de la paroisse et donc du Trésor. En 1836, Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, admire les plus belles pièces et décide de classer la croix et deux calices dès 1893. Toutes les pièces du Trésor seront classées par la suite. Lors de la Révolution Française, tout le trésor a failli disparaître pour être fondu afin d’alimenter les caisses de l’Etat, mais il est sauvé par le maire de la commune qui décide d’envoyer les pièces les moins intéressantes du trésor. En 1955 lors de l’incendie de l’église, le Trésor sera à nouveau sauvé grâce au coffre scellé dans le mur dans lequel il était conservé. Chaque année, les pièces du Trésor sont présentées au public pour les cérémonies du Pardon qui se déroule le dernier dimanche du mois de juin. Elles sont aussi exposées de manière permanente dans une vitrine installée dans l’église ouverte aux visiteurs tous les jours de 8h30 à 16h30.
Saint-Jean-du-Doigt est réputé pour son enclos paroissial qui « offre l'exemple le plus complet de ce qu'était autrefois une église paroissiale avec toutes ses annexes : église monumentale entourée de son cimetière, arc de triomphe pour pénétrer dans l'enceinte, fontaine, calvaire, ossuaires et oratoire ».
Visité en 2024
29630 Saint-Jean-du-Doigt
Accès libre
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Jean-du-Doigt
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Jean-Baptiste_de_Saint-Jean-du-Doigt
https://www.saintjeandudoigt.fr/culture-et-patrimoine/tresor-de-saint-jean-doigt/
https://www.paroissesaintyves.com/2013/06/21/les-vitraux-de-st-jean/
De l’église de St Jean du Doigt, l’incendie de 1955 n’avait laissé que les murs de pierre. Si elle fut rendue au culte en 1966, les baies restèrent, pendant près de trente ans, aveugles et sans âme. Les Monuments Historiques imposèrent alors un programme iconographique comprenant trois thèmes majeurs:
-
le parallélisme entre la vie du Christ et celle de St Jean-Baptiste,
-
l’Apocalypse
-
et l’Arbre de Jessé.
Louis-René Petit, l’artiste retenu, a alors souhaité réaliser une synthèse de ses trois thèmes: "Dieu se révèle aux hommes et s’inscrit dans l’histoire de l’humanité en envoyant son fils". Pour lui, le dépouillement de ce lieu ne s’accommodait pas en effet de représentations figuratives qui ne pouvaient qu’appauvrir le sens d’un événement inouï.
Le trésor de Saint-Jean-du-Doigt est un ensemble de pièces d'orfèvrerie fabriquées entre les XV e siècle et XVIII e siècle
Ajouter un commentaire
Commentaires