L’église basilicale de Sainte Praxède (Santa Prassede en italien) fut construite à partir de 822 par le Pape Pascal Ier.
Elle se situe dans le Rione Monti, quartier de la basilique Sainte-Marie Majeure, et est dédiée à Praxède, sœur de Pudentienne et fille d’un sénateur romain qui aurait été le premier chrétien converti par Saint Paul. A son emplacement il aurait existé un oratoire dès l’an 150 de notre ère.
Un premier lieu de culte semble s’établir au IVème siècle ou au Vème siècles, sur l’ancien emplacement de la maison de Praxède. Et les reliques de Praxède, déclarée Sainte, sont transférées dans le Presbyter Tituli Praxedis. Cette première église se retrouve dans un état déplorable à l’époque où Adrien Ier est pape. D’ailleurs, c’est un proche de Charlemagne, qui détruisit le royaume des Lombards en venant lui porter secours. Adrien Ier veut restaurer la grandeur de Rome. Ainsi, dans les chantiers qu’il lance, il rénove l’église de Praxède dans les années 780.
Cependant, c’est un autre pape, lui aussi proche de Charlemagne, qui mène les plus importants travaux. De fait, Pascal Ier, élu pape en 817, lance une grande politique de reconstruction religieuse. L’église Sainte-Praxède rénovée par Adrien Ier est alors entièrement reconstruite ! Pascal Ier en fait même un de ses chantiers les plus importants. L’idée est notamment d’y accueillir les reliques des premiers chrétiens de Rome, jusqu’alors enterrés dans les catacombes. Enfin, Pascal Ier y intègre un projet très personnel : une chapelle dédiée à mère, Théodora.
La basilique Santa Prassede a certes survécu jusqu’à nos jours, mais son architecture sous Pascal Ier ne tient plus qu’en une partie du décor et de la structure. Les nombreuses restaurations et les multiples ajouts ont profondément modifié le lieu. Ainsi, de nos jours, on ne gardera, de ce joyau construit sur la fin du règne de Charlemagne, que les magnifiques mosaïques, quelques chapelles et des reliques, ainsi que la crypte.
Elle est considérée comme une basilique mineure, c’est à dire une église de grande renommée mais non nommée basilique par le Saint-Siège à Rome, elle est un rare témoignage de la qualité des artistes de l’époque carolingienne en Italie.
L’architecture extérieure de l’église ne se voit presque plus, en raison de nombreuses reconstructions et surtout à cause de son intégration au tissu urbain au fil du temps, avec des immeubles et des boutiques contigus. Ainsi l’entrée se fait par une porte latérale, et on peut voir la façade en passant par l’église où elle s’affiche sur une petite cour.
Cette basilique est riche de nombreuses mosaïques paléochrétiennes réalisées sous le pape Pascal Ier, comme celles du chœur ainsi que celles de la Chapelle Saint Zénon qui fut dédiée à la mère du souverain pontife, Théodora.
Divisée en trois nefs, avec transept et abside, les colonnes et les piliers soutiennent des arcs de renfort du XIIIe siècle. A l’instar de la plupart des basiliques paléochrétiennes, elle conserve un ciborium.
De splendides fresques décorent les murs avec des histoires de la passion. Les piliers sont décorés par les figures des apôtres, des chérubins et des festons, qui datent du début du XVIIe siècle.
Le pavage de la nef, de style cosmatesque, est remarquable. De part et d’autre du sanctuaire, six belles colonnes romaines sont notables pour leur style inhabituel.
Au centre du sol, un disque de porphyre recouvre un puits où, selon la légende, Sainte Praxède recueillait les restes et le sang des martyrs.
Les mosaïques de l’abside remontent au IXe siècle. Dans la partie supérieure du chœur, le Christ est entouré de Saint Pierre, Sainte Pudentienne, Saint Zénon, Sainte Praxède et du Pape Pascal Ier, auréolé et qui tient une maquette de l’église .
La chapelle Saint Zénon (San Zenone) est la plus importante œuvre byzantine de ce type qui est conservée à Rome, et c’est la seule chapelle de la ville entièrement couverte de mosaïques.
Elle est aussi remarquable pour conserver une représentation du Jardin du Paradis.
Une chapelle conserve un fragment de la colonne de la Flagellation du Christ (d’après le récit de sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin). Cette relique fut apportée à Rome par le cardinal Jean Colonna en 1223.
Dans la nef de droite, la tombe de l’évêque Giovanni Battista Santoni est ornée d’un buste qui fut la première œuvre du Bernin.
Parmi les diverses chapelles, la chapelle Olgiati fut réalisée par Martino Longhi l’Ancien (XVIe), et sa voûte est couverte de fresques peintes par le Cavalier d’Arpin
La crypte conserve le tombeau de Sainte Praxède et une antique fresque qui la représente.
Visité en 2013.
Via di Santa Prassede, 9/a, 00184 Roma RM, Italie
Accès libre
Sources:
https://www.rome-roma.net/sainte-praxede-santa-prassede/
https://votreprofesseur.fr/analyse-oeuvre-art/sainte-praxede-santa-prassede-histoire-arts/
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